Reportage Sud Radio de Clément Bargain
Pas de grand repas de famille, pas de chasse aux œufs avec les petits enfants. Cette année, Claudette passera Pâques toute seule. À 84 ans, elle ne veut pas prendre de risques, "c'est annulé par précaution" explique t-elle à contrecœur:
"Le plus dur, c'est l'isolement par rapport à la famille. C'est difficile mais y'a pas le choix!" - Claudette, 84 ans
Les nouvelles restrictions changent la donne. Karine et Olivier devaient passer le week-end de Pâques en Normandie. "Nous devions aller à Etretat, nous avons annulé l'hôtel, et rester chez nous à manger du chocolat. C'était l'occaz de partir en week-end de trois jours! On peut pas, c'est dommage... Next!" Le gouvernement a beau marteler qu’il ne faut recevoir des invités chez soi, certains ne respecteront pas cette consigne. C’est le cas de Julie, qui n’a pas vu ses parents depuis plus de huit mois. Pâques, ça sera pour elle les retrouvailles. "On va se voir, je les reçois chez moi... Je me suis restreinte pendant huit mois, j'ai respecté tout très bien... Là, c'est un peu plus compliqué !" Même son de cloche du côté de Françoise… Cette grand-mère recevra ses petits-enfants pour Pâques… Elle ne supporte plus les restrictions:
"Ils viennent masqués. Ma fenêtre est grande ouverte. J'ouvre les fenêtres. Il y a du gel hydroalcoolique. On se tient à distance raisonnable. Y'a pas besoin qu'on nous le dise et qu'on nous le rabâche! C'est pire que l'armée!" - Françoise
Les messes et les cérémonies religieuses seront maintenues dans le respect des jauges imposées.
Des commerçants constatent un relâchement
Le Rhône, l’Aube et la Nièvre risquent d’être reconfinés. Ils dépassent largement le seuil d’alerte de 250 nouveaux cas pour 100.000 habitants, mais ils ne sont pas les seuls. Dans le Var, le taux d’incidence est là aussi très inquiétant (plus de 300). Et pour l’instant, pas question de nouvelles mesures en vue. Certains s’interrogent sur la stratégie du gouvernement, d’autant qu’il y a un relâchement sur le respect des règles sanitaires.
Reportage Sud Radio de Lionel Maillet
Sarah Guejdal passe son temps à faire le gendarme. Sans cesse obligée de rappeler ses clients à l’ordre dans sa boutique de vêtements prés du port de Saint-Cyr.
"Quand vous allez dans un magasin, normalement j'ai pas à leur dire de mettre le masque, ils devraient arriver avec. Or là il faut leur dire souvent. Peut-être un ras-le-bol, c'est très dur de leur faire comprendre."
D’autant que, dans la région PACA, derrière les Alpes Maritimes voisines, le Var est le département où le virus circule le plus. Rien de très surprenant pour Anne qui tient un glacier sur la plage des Lecques. "Au niveau sanitaire, quand vous vous promenez sur la plage le week-end, on se pose vraiment des questions. Pour manger une glace ou boire une boisson, on ne garde pas le masque. On s'assoit sur la plage et on en profite! Il y a beaucoup de monde... Mais bon, c'est compliqué de garder les gens enfermés chez eux tout le temps!" C’est pourtant ce qu’il faudrait faire: arrêter les demi-mesures pour enfin voir le bout du tunnel, estime le patron de pizzeria, Thierry Tifaoui:
"C'est un peu long maintenant. Faut trouver une solution. On ne peut pas rester dans ces conditions là: couvre-feu, pas couvre-feu... Il y aura toujours des attroupements, des gens qui mettront le masque et d'autre pas. Ou ils ferment tout pendant un certain temps, qu'après on puisse travailler mais vraiment travailler, ou alors ça ne veut rien dire pour moi!"
Sauf surprise le Var ne sera donc pas reconfiné, alors qu’il n’y a jamais eu autant de malades en réanimation dans les hôpitaux du département.
"Autant tout fermer une dernière fois, une bonne fois pour toute... De façon a pouvoir rouvrir les restaurants, les festivals de manière normale cet été, ou le plus rapidement possible. Le marché, y'a énormément de monde. Personne respecte le mètre de distance, tout le monde se colle, se parle et se touche. Le masque, c'est pas tout le temps... Tout ce que le gouvernement demande de respecter, rien n'est respecté." - Claire Lumié commerçante à Sanary-sur-Mer, ne comprend pas la stratégie du gouvernement