single.php

Collégiens et lycéens, entre enthousiasme et angoisse à l'approche du 11 mai

Par Augustin Moriaux

Le gouvernement présente cet après-midi son plan de déconfinement dont les grands éclaircissements sont très attendus. Dès le 11 mai, les élèves volontaires retourneront à l’école. D’abord les grandes maternelles, les CP et les CM2, puis les lycéens et les collégiens. Port du masque, mesures de distanciation scolaires, nettoyage des établissements… Les questions sont nombreuses et inquiètent parents et enseignants. Mais qu’en pensent les principaux concernés ?

Toute la question réside dans le "comment ?". En Allemagne, comme ici à Dortmund, les élèves sont peu nombreux en classe et gardent la distance. (Photo d'Ina FASSBENDER / AFP)

Un reportage de Grâce Leplat pour Sud Radio

Sur les plateaux télé, dans des communiqués, les syndicats enseignants et associations de parents d'élèves ont eu tout le loisir d'exprimer leur colère quant à la rentrée du 11 mai. Seulement, la voix des principaux intéressés peine à se faire entendre.
Margaux est en terminale, elle s'affaire pour retourner au lycée. "C'est vrai que ça commence à être long, on a hâte de retrouver l'ambiance, les copains...". Lui, c’est son petit frère, Max. Il est en 5ème et prépare aussi son retour à l’école. Comme sa soeur, il est conscient des risques.
Max reste méfiant. "J'ai juste un petit peur parce que tout le monde sera au même endroit et s'il y en a un qui est contaminé, ça va recommencer..."
Et Margaux de poursuivre : "Le risque serait une deuxième vague. Nous, nous n'avons pas de problème de santé particulier donc on n'est pas les personnes les plus à risque mais c'est plus pour les autres (qu'on s'inquiète, ndlr), qui seront en contact avec nous."

Va-t-on devoir mettre des masques alors qu'on en manque déjà ? La lucidité n'a pas d'âge

Et à l’approche du jour J, ils ne savent pas comment ça va se passer : des cours alternés, la cantine directement en classe, des masques ou non, tout est encore flou et l'heure est aux suppositions.
"Je pense qu'on sera un peu écartés, les tables ne seront pas au même endroit, il n'y aura pas deux personnes au même endroit. Je ne sais même pas si on va devoir mettre des masques sachant qu'on en manque déjà en France... Combien y a -t-il de collégiens et de lycéens ? 200 000 ?"
Bien plus encore, il y a 5,7 millions de collégiens et de lycéens en France en avril 2020. Si le Conseil scientifique préconise le port du masque obligatoire pour ceux qui se rendront à l’école, encore faut-il savoir s’ils seront fournis par l’école ou par les parents.

Inquiétude aussi chez le corps enseignant qui ne veut pas "prendre la responsabilité de tout cela"

 

Pour Jean-René Girard, président du SNALC (syndicat national des lycées et collèges), c'est insensé de retourner à l'école.
"Rouvrir les écoles, faire revenir plusieurs centaines d'élèves et plusieurs dizaines de personnel au même endroit, c'est extrêmement dangereux. Pour nous, on est dans un casse-tête incroyable de réouverture mais pour quoi ? Trois semaines de cours ? Pour certains élèves ? Seulement ceux qui voudront ? Ceux dont les parents voudront ? On ferait mieux de préparer tous ensemble, collectivement, la rentrée de septembre"
Alors quelles mesures assureront leur sécurité ? Le gouvernement doit y répondre aujourd'hui mais déjà le conseil scientifique préconise que soient évités les contacts entre les classes et que les parents ne rentrent pas dans l’enceinte des écoles. Jean-René Girard garde le même son de cloche : ces mesures sont déconnectées de la réalité.
"Et donc quoi ? Il faudra donner à chaque parent un créneau horaire où ils se mettront à plus d'un mètre l'un de l'autre, sur le trottoir ? On est vraiment en train d'organiser quelque chose de dangereux et après on dit que chacun fera bien ce qu'il veut. On laisse sur les épaules de chaque parent, de chaque personnel de l'Education Nationale, la responsabilité de ça ? C'est à l'Etat de prendre ses responsabilités et ne nous dit pas à nous, si on a envie de mourir ou pas !"
L'info en continu
15H
14H
13H
12H
Revenir
au direct

À Suivre
/