Nous sommes pile deux ans après le confinement de l’ensemble de l’Hexagone. Comment se porte aujourd’hui la santé mentale des Français ?
Des personnes rassurées durant le confinement
"Plusieurs études montrent qu’il y a des effets non négligeables, explique le docteur David Soffer, pédopsychiatre, secrétaire général de la Société des psychiatres français (SPF). C’est une souffrance qui varie énormément par groupe d’âges, de pathologies. Nous n’avons pas les mêmes résultats si l’on étudie des patients déjà en soins, des groupes d’enfants ou d’adolescents, des personnes âgées…"
"Globalement, on peut dire que l’impact a été important, avec un retentissement qui varie", résume-t-il. Les gens se sont-ils un peu refermés sur eux-même, face à la peur ? "Il y avait des gens qui étaient aussi rassurés durant le temps du confinement. Cela rend les choses plus complexes et nuancées. Et puis, il n'y a pas que le confinement, il y a aussi la question de la maladie."
Santé mentale : une offre de soins en déclin
"À un moment donné, le Covid a fait peur par son ampleur et sa diffusion. Des gens ont décompensé des formes d’anxiété, explique le docteur David Soffer. Ils étaient très bien dans le cadre du confinement. En vérité, ce qui faisait terriblement peur, c'était de sortir du confinement et d’être à nouveau confronté à la maladie. Quand vous avez 60-70 ans et que vous êtes plutôt en bonne forme, vous êtes inquiet de rencontrer ce virus, surtout dans son variant le plus agressif qui a conduit un nombre important de personnes en réanimation."
Une promesse de prise en charge des gens les plus affectés psychologiquement avait été faite. "La demande était forte. C’était une réponse sans doute insuffisante, selon nous, à la question de l’offre de soins. Elle décline structurellement depuis vingt ans en psychiatrie et en soins psychologiques. Les assises de la psychiatrie et la proposition du ministre Véran ne répondaient que partiellement à ce besoin. Peu de psychologues ont accepté de rentrer dans ce dispositif, car ils considèrent que la rémunération est insuffisante."
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