Le traditionnel défilé du 1er mai entaché de violents affrontements mardi à Paris. 1 200 individus cagoulés, en tête de cortège s’en sont d’abord pris aux forces de l’ordre avant de saccager plusieurs commerces sur le boulevard de l’Hôpital, dans le 13e arrondissement de Paris. Des commerçants ulcérés par cette violence qu’ils jugent complètement gratuite,
Alexandrine, gérante, découvre le saccage de sa brasserie. Sous le choc, elle a du mal à parler et face aux vitres brisées, sa colère monte : "Ça me fait mal, parce que je ne suis pas une grande patronne. Je suis une petite gérante, j'ai aussi une famille, j'ai des soucis comme tout le monde. Ça, c'est ma vie, c'est ce qui me permet de donner à manger à ma famille."
Balai à la main, elle nettoie sa brasserie et refuse de se laisser abattre : "On va déjà faire du nettoyage, puis on verra. Il faut essayer de retrouver la force d'ouvrir et de continuer, parce qu'on ne peut pas se permettre de manquer une journée."
À côté d'elle, Marie, boulangère, a vu le saccage depuis sa fenêtre et, selon elle, la police n'a rien fait pour protéger les commerces : "J'étais là-haut, je me suis dit 'Mais ils sont où ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi il n'y a pas un flic ?' Franchement, c'était une aberration. Je me suis mise à pleurer. Ce n'est pas possible."
Une question essentielle pour ces commerçants du quartier d'Austerlitz, déjà pénalisés par la grève SNCF et qui se seraient bien passés de ces saccages.
Christian Noël, lui, est concessionnaire sur le boulevard et son établissement est littéralement détruit : "On n'a pu que constater les dégâts et les pillages qui ont été faits. On nous a volé des ordinateurs portables, tout un tas de choses à l'intérieur du garage. Trois véhicules ont brûlé et une voiture a été dégradée à l'intérieur, plus toutes les vitrines de cassées. À mon avis, ça va coûter très cher, à l'assurance et à moi d'un côté pour la perte d'exploitation. Ça va coûter combien ? Un billet de 100 000, 150 000 euros. Le temps qu'on fasse du nettoyage, qu'on remette les vitrines, on est arrêtés au moins pour 15 jours."
Reportage d'Alfred Aurenche pour Sud Radio