Toilettes bouchés, chaises éventrées, murs délabrés. L'état des commissariats de police devient plus que problématique. L'alerte n'est d'ailleurs pas nouvelle et, des exemples comme ceux-ci, Dimitri, policier dans le Val-de-Marne, en a des dizaines : "Il y a une mauvaise isolation, on a froid l’hiver, on a chaud l’été. C’est un enfer parce qu’on a peur d’attraper une maladie, de ramener des bêtes à la maison, d’infecter notre famille..."
Même constat chez Benoît, policier délégué Alliance à Paris : "Les fuites, les rats, les portes qui se verrouillent mal… On se pose la question s’il n’y a pas de l’amiante dans les plafonds, on a de la peinture qui tombe des murs… Moi, dans ma salle de repos, je mange avec des souris qui me passent entre les jambes. Ce n’est pas possible. J’ai l’impression qu’on est oubliés."
La contrôleuse général des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, tente de leur venir en aide avec un rapport alarmant sur l’état des commissariats, qui seraient nocifs tant pour les policiers que pour le public.
C'est bien de promettre tout le temps, mais à un moment, il faut qu'il y ait des actions
Malgré tout, Benoît à du mal à croire à un véritable changement. "Ce n’est pas ce rapport qui va améliorer les conditions de travail dans les locaux de police, explique-t-il. Il faut vraiment que là haut, dans les grandes sphères, ils se posent les bonnes questions et qu’il y ait des actions. C’est bien de promettre tout le temps, mais à un moment, il faut que ça tombe. On n’y croit plus."
L’été dernier, suite à un rappel d’Adeline Hazan, une dizaine de commissariats d'Île-de-France avait reçu une enveloppe moyenne de 30 000 euros pour des travaux de réhabilitation. Invité de Sud Radio mardi, Stanislas Gaudon (Secrétaire national du syndicat de police Alliance), estimait qu'il faudrait "près d'un milliard d'euros" pour réhabiliter les commissariats vétustes.
Reportage de Juliette de Noyelle pour Sud Radio