Francis Dubrac est le PDG de Dubrac TP, entreprise de 400 salariés spécialisée dans les travaux publics, située en région parisienne. Pour son entreprise, le passage au confinement est une vraie catastrophe.
Le BTP ne sait pas si les chantiers doivent stopper
"Le message du président était d’un tel flou artistique, explique-t-il sur l’antenne de Sud Radio. Là, mes salariés arrivent et je ne sais pas quoi leur dire. Le Président de la République a annoncé que les citoyens devaient rester confinés, mais que tous les autres pouvaient circuler pour aller travailler. Mais une fois qu’on a dit « allez travailler », qui va travailler ?"
En effet, la circulaire qu’Edouard Philippe a émis après son discours de vendredi 13 Mars ne précise pas que les métiers du BTP sont parmi ces catégories devant cesser leur activité. "Le BTP doit travailler, et pourtant les collectivités publiques nous ont demandé d’arrêter les chantiers", constate paradoxalement le PDG de Dubrac TP.
Un demi-million d'euros en jeu
"J’ai des collègues qui ont arrêté leurs chantiers parce qu’il y a un risque de contamination potentielle pendant le travail. Donc, il y a ceux qui ont fermé, ceux qui ne ferment pas et ceux qui ne savent pas ce qu’ils doivent faire de leurs salariés pendant quinze jours. Quinze jours, c’est 500.000 euros. Si je prends le choix de dire à mes salariés de ne pas travailler et que l’on me dit que je n’aurais pas dû, je ne serai pas remboursé du chômage partiel."
"Là, on est dans un vide, un flou dramatique, constate l’entrepreneur. Vous vous rendez compte de ce que représente le secteur du BTP ? Tout le monde est là, dans la cour, les mains dans les poches, à attendre les ordres du patron qui ne sait pas quoi faire." Quelle décision va-t-il prendre ? "Pour l’instant , pour mes clients qui ne m’ont pas demandé de ne pas venir sur leur chantier, j’y envoie des équipes. Aux clients qui m’ont dit de fermer le chantier, je leur dis de me faire un ordre de service d’arrêt de chantier et qu’ils vont payer pendant 15 jours les personnels, les matériels et les installations de chantier immobilisées. Et là, cela va coincer. "
Cliquez ici pour écouter “le coup de fil du matin”
Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
Sur quelle fréquence écouter Sud Radio ? Cliquez-ici !