Les médiateurs ont donc choisi… de ne pas choisir. Ce mercredi, ces derniers ont rendu leur rapport sur l’orientation à prendre dans le dossier de Notre-Dame-des-Landes. Et entre construire l’aéroport sur le site prévu ou agrandir l’aéroport déjà existant, le rapport assure que les deux pistes sont tout à fait "envisageables", renvoyant par la même occasion la patate chaude dans les mains du gouvernement. Ingénieur en écologie urbaine à la retraite, consulté par les médiateurs, Yves Egal était l’invité du journal de 18h sur Sud Radio pour en parler. Se disant écologiste, ce dernier assure que la construction d’un nouvel aéroport est compatible avec une vision verte.
"C’est une question d’urbanisme. Les gens qui sont à Nantes, et surtout sur l’île de Nantes en cours d’urbanisation, sont gênés par le bruit. Si on veut développer Nantes, on a besoin de ne pas avoir d’avions au-dessus de nos têtes. Ensuite, si on ne construit pas dans Nantes, cela signifie qu’on favorise l’étalement urbain. Construire sur l’île de Nantes est donc un impératif écologique à travers la question de la densité urbaine, et ce pour économiser les espaces péri-urbains", explique-t-il. "Si on veut étendre l’aéroport actuel, on détruit aussi les zones humides. Quand on fait une ligne TGV, on détruit aussi des zones humides. La question, c’est de savoir si elles sont vraiment indispensables, et surtout, si on ne peut pas compenser. Les puristes diront qu’on ne peut pas compenser exactement le même écosystème, mais c’est globalement tout à fait possible", renchérit-il.
"La configuration sera plus économe en kérosène à Notre-Dame-des-Landes"
Pour Yves Egal, les circonstances actuelles plaident pour la construction d’un nouvel aéroport. "L'augmentation du trafic est lente mais continue, plus importante qu’ailleurs en France, et cette extension peut continuer. On peut aussi espérer à terme une sorte de concentration des vols sur Nantes, plutôt que des aéroports un peu excentrés (Angers, Lorient, Saint-Brieuc et autres). Il vaut mieux concentrer le trafic au même endroit, surtout qu’il y a très peu de riverains à Notre-Dame-des-Landes ! S’ils m’entendent, ils considéreront bien sûr qu’on ne les prend pas en compte, mais il faut bien savoir que beaucoup moins de gens seraient gênés à Notre-Dame-des-Landes par rapport à ceux qui le sont actuellement", assure-t-il.
Enfin, le nouvel aéroport pourrait bien s’avérer plus "vert" que prévu selon lui. "Il aura normalement une gestion plus écologique, avec des avions qui feront moins de mouvements au sol et consommeront donc moins de kérosène. Les pistes d’atterrissage et de décollage seront tout près de l’aérogare, donc la configuration sera plus économe en kérosène à Notre-Dame-des-Landes", argumente-t-il.
Réécoutez en podcast toute l’interview d’Yves Egal sur Sud Radio