Marcel Benezet, président de la branche des cafés, bars, brasseries du GNI-Synhorcat, réagit à l’annonce du couvre-feu.
"La profession est à genoux"
Comment a-t-il pris cette décision ? "C’est un coup de massue, je pense que nous sommes au tapis. On a reçu des coups de massue depuis le mois de mars. Mais là, les exploitants sont vraiment aux abois. C’est le service du soir qui disparaît. Comment voulez-vous servir ? Cela veut dire que les clients doivent être là au plus tard à 19h30. Le temps de manger, cela fait 20h30, et à 21h , il faut que la maison soit vide, rideaux baissés et lumières éteintes. À mon avis, c’est un confinement nocturne camouflé"
Il n’y aurait donc plus de service du soir ? "Beaucoup s’y refusent. Ils ne vont pas faire revenir des salariés, qui sont venus le matin pour l’ouverture, car certains établissements ont encore le droit de servir les petits-déjeuners ? Même s’il n’y a pas de touristes à Paris. C’est une catastrophe économique terrible, la profession est à genoux."
Des loyers et des congés payés à régler
Les dispositifs de chômage partiel suffisent-ils ? "Non, le problème du loyer n’a pas trouvé de solution, ni les 10% de congés payés des salariés. Nos salariés touchent 100% du salaire, mais les patrons ne touchent rien et doivent reverser 10% de congés payés. J’en appelle au gouvernement : il faut sortir le carnet de chèques et rapidement, car beaucoup ne pourront pas tenir."
Clients et établissements ont joué le jeu ? "Le protocole renforcé établi avec l’ARS a été respecté. On est très responsable. Aujourd’hui, les clients ne sont pas là. Vous avez envie d’aller au restaurant dans de telles conditions ? Les personnes âgées ne sortent plus, on leur a fait peur. Je suis convaincu que 30% des bars et restaurants vont fermer. Les bars sont fermés, les restaurants hors métropole pourront réouvrir. Beaucoup ne vont pas réouvrir l’après-midi. Aujourd’hui, la profession est vraiment mise à mal."
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