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Professeur Toussaint - "L'État détruit méthodiquement la société et l'avenir de la jeunesse"

Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris, directeur de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (IRMES), était l’invité de Patrick Roger le 30 septembre dans l’émission « C’est à la une » sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

Jean-François Toussaint est notamment le signataire d'une tribune intitulée «Covid-19 : nous ne voulons plus être gouvernés par la peur »

La gestion de la crise est-elle rationnelle ? Entre couvre-feu, limitation des réunions de famille à six personnes et même invitation par le président de la République à porter le masque dans les sphères privées, le professeur Jean-François Toussaint répond sans détour, au micro du Grand Matin Sud Radio.

 

Une image de panique

"Disons que la raison a déserté la table des décisions, juge Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris, directeur de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (IRMES). Une certaine élite parisienne reste sourde au désespoir de pans entiers de la société française. Elle offre l’image d’une panique, d’un catastrophisme."

Pour le directeur de l’IRMES, "la politique de test est une expérimentation à grande échelle qui a coûté deux milliards d’euros cet été. Cela n’a montré qu’une chose, la diffusion extrêmement rapide du virus, derrière lequel courent les instances sanitaires sans pouvoir limiter quoi que ce soit. On pense qu’enfermer les gens entre 21 h le soir et 6 h du matin va éviter cette propagation virale." Or "elle se fait dans les entreprises, les écoles, les université, les transports en commun, et finalement très peu dans les assiettes de six convives. On ne propose pas autre chose que de mettre des banlieues sous cloche et de renoncer à une politique sanitaire équilibrée qu’il aurait été nécessaire de mettre en place."

 

Pas une deuxième vague mais une augmentation lente et continue

Que reproche-t-il au gouvernement, alors, que l’élévation du nombre de cas en réanimation occupe 1.600 lits sur 12.000 ? "L’adaptation du système de santé n’a pas été faite pendant les mois ayant suivi l’épidémie du printemps. Dieu sait si elle avait été annoncée. Le gouvernement n’a pas suivi nos alarmes. Il était en situation de préparer, d’augmenter, de répondre aux besoins du système hospitalier, public et privé. On voit que l’aveugle va guider le paralytique."

Certains professionnels de santé parlent non pas de deuxième vague, mais d’une marée montante. "La marée est 20 à 30 fois inférieure à celle connue au mois de mars dans sa vitesse de progression. Il ne s’agit pas d’une deuxième vague, mais d’une augmentation lente et continue à laquelle il faut répondre par des mesures d’organisation sanitaire. L’Etat renonce et se met à détruire méthodiquement la société et l’avenir de la jeunesse."

Retrouvez « C’est  à la une »  du lundi au vendredi à 8h10 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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