"90% de pathologies en réanimation"
À l’heure actuelle, seules les personnes obèses de plus de 50 ans peuvent se faire vacciner. Est-ce un non sens de fixer un tel critère d’âge sur cette comorbidité ? "C’est bien qu’elles le puissent, estime Agnès Maurin, directrice et cofondatrice de la Ligue nationale contre l’obésité. Maintenant il faut passer à la vitesse supérieure et que les 18-50 ans puissent se faire vacciner. Ils sont aujourd’hui très nombreux en service de réanimation. Si l’on veut que les hôpitaux soufflent un peu et baisser le nombre de décès à l’hôpital, il faut absolument vacciner les personnes souffrant de telles pathologies."
"Aujourd’hui, en réanimation, nous avons 90% des personnes qui souffrent d'une pathologie, constate-t-elle. Les personnes souffrant d’obésité représentent plus de 45% d’entre elles." Existe-t-il encore un tabou au sujet de l’obésité ? "On a des progrès à faire sur cette pathologie. On devrait parler de personnes souffrant d’obésité. C’est une véritable maladie reconnue depuis 1997 par l’OMS. La France doit faire ce chemin-là."
Agnès Maurin, présidente de la @LCObesite 🚨
"En un mois, on est passés de 45 % à 48 % de personnes souffrant d'obésité en réanimation. Les personnes qui souffrent d'obésité sont plus importantes en réa que les personnes qui souffrent d'hypertension artérielle !" pic.twitter.com/zN41begv80— Sud Radio (@SudRadio) April 21, 2021
"Bon nombre de praticiens ont pris les devants"
"Ce ne sont pas des gens qui ont un mauvais comportement, insiste Agnès Maurin. Ce sont des personnes qui ont un problème d’inflammation des tissus adipeux. Au même titre que les autres maladies chroniques, il faut les soigner et les vacciner. Bon nombre de praticiens ont pris les devants et vacciné leurs patients." Pour autant, le centre dédié à l’obésité ouvert il y a quinze jours à Strasbourg demeure une exception. "Les patients à partir de 18 ans peuvent s’y faire vacciner. Mais on ne peut le faire qu’à Strasbourg, pas sur le reste du territoire. Si c’est le manque de doses qui freinait cette vaccination, elles arrivent. Plus rien ne l’empêche."
Quels sont les risques pour une personne obèse du Covid-19. "Elle risque de développer une forme grave. Nous sommes passés de 45 à 48% en réanimation. Les personnes en situation d’obésité y sont désormais en plus grand nombre que les personnes souffrant d’hypertension artérielle. La présence de tissu adipeux en nombre provoque l’orage cyclothymique, et le virus est bien plus présent dans le corps. Il se déploie, se développe, atteint les poumons et provoque le décès."
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