Le Premier ministre Jean Castex estime que la situation sanitaire du pays est grave, que la deuxième vague est là. 46 millions de Français sous couvre-feu : la situation sanitaire s’aggrave-t-elle dangereusement ?
Deux flux de patients
"Oui, nous avons à faire à un flux continu de patients Covid qui vient à l’hôpital et sature nos lits, confirme le Professeur Frédéric Adnet, chef du service des urgences de l'hôpital Avicenne, directeur médical du SAMU de Seine-Saint-Denis. L’hôpital est plein à craquer, nous n’avons pas de lits pour les accueillir. La réanimation est pleine à 50% de patients Covid, mais aussi à 50% de patients non Covid. J’ai deux flux de patients et tout simplement pas assez de lits. L’hôpital est trop petit."
A-t-il atteint le même niveau de saturation qu’au printemps dernier ? "Non, pas du tout. Le problème est complètement différent. Pour la première vague, nous n’avions que des patients Covid à gérer car le pays était confiné et les gens avaient peur d’aller à l’hôpital. L’hôpital était 100% Covid. Là, on doit gérer tout le monde."
Pas de soupape de sécurité
Il n’y a donc pas eu de création de nouveaux lits ? "Non. Pour créer de nouveaux services et lits, ce n’est pas un problème de matériel : on n’a pas le personnel. Former des soignants, des médecins ne se fait pas en quelques semaines. Cette réflexion sur le capacitaire de l’hôpital n’a pas été réellement anticipée." Il y a donc besoin de garder des lits pour d’autres maladies ? "C’est notre grande crainte : avoir en sus du Covid les autres épidémies qui viennent. Les mesures barrières les freinent, en particulier la grippe. On a choisi de ne pas déprogrammer massivement pour pouvoir accueillir tous les patients. Malheureusement, la pression des patients Covid est telle qu’on va devoir le faire."
Y aurait-il besoin de diriger des malades sur d’autres hôpitaux ? "Nous n’allons pas pouvoir le faire. Cette fois, l’épidémie touche toute la France. On aura du mal à diriger vers des hôpitaux de province eux aussi en saturation, même dans l’ouest de la France, moins impacté. Comme pour le transfert massif de patients vers Paris, c’est une soupape de sécurité que l’on ne pourra pas utiliser."
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