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Origines du Covid 19 : "La Chine a été infoutue de fournir des explications mais un jour on saura"

Par Maxime Trouleau

Deux ans plus tard, les origines du Covid 19 sont toujours floues. Pour François Heisbourg, la Chine n'a probablement pas tout dit sur ce coronavirus qui touche la planète entière depuis 2 ans maintenant.

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Urgences de Wuhan. (Hector RETAMAL / AFP)

Alors que les vagues se succèdent depuis 2 ans, le Covid 19 et ses variants touchent encore le monde par sa contagiosité et sa létalité. Et 24 mois plus tard, nous ne connaissons toujours pas véritablement les causes de ce coronavirus. 

François Heisbourg, senior adviser pour l'Europe de l'International Institute for Strategic Studies et auteur de "Retour de la guerre" aux éditions Odile Jacob a évoqué sur Sud Radio cette grande question et pointe du doigt le mutisme de la Chine dans ces origines obscures du Covid 19.

"Il est vrai que la Chine n'a fourni aucune donnée probante sur les origines de ce virus, rappelle-t-il. La Chine dit qu'elle n'a rien fait, que ce n'est pas elle qui est à l'origine de cette pandémie. D'accord mais, si ce n'est pas eux, qui est-ce ? On a dit que cela pouvait venir d'une chauve souris, d'un pangolin mais, en attendant, cela fait pratiquement 2 ans après l'apparition des premiers cas à Wuhan au mois de décembre 2019. Pendant ce temps, nos "amis" chinois on été - si j'ose dire - infoutus de nous apporter des explications ou n'ont pas voulu fournir les données nécessaires aux enquêteurs de l'OMS".

"S'ils étaient responsable - même involontaire - de la fuite du coronavirus, ce ne serait pas très bon pour la réputation du gouvernement chinois à la fois à la face du monde mais aussi face à l'opinion chinoise elle-même, ajoute-t-il. Je suis le premier à dire que je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais, visiblement, il s'est passé quelque chose. Et, un jour, on saura"

"On a assisté à une exacerbation des nationalismes et des égoïsmes nationaux"

Si les origines de ce virus sont donc toujours inconnues, François Heisbourg veut rappeler à quel point le début de cette pandémie a été celui d'une gestion très auto-centrée des pays. "Nous faisions donc face à un défi mondial. Au bout de quelques semaines, on en a pris la mesure. Logiquement, politiquement, on aurait dû s'unir entre les Européens, les Indiens, les Chinois, les Américains et ainsi de suite. C'est comme si les extra terrestres débarquaient sur Terre, on se serait mis tous ensemble face à un défi qui, lui, ne fait pas de discrimination entre les différents acteurs. Eh bien, ce n'est pas du tout ce qu'il s'est passé", rappelle notre invité.

"En dehors des scientifiques et des experts en épidémiologie, on a affronté la menace en ordre dispersée. Et on a assisté à une exacerbation des nationalismes et des égoïsmes nationaux, la montée en arrogance de la Chine qui s'est mise à dire à la terre entière : "regardez, nous on a les masques". En attendant, on est 2 ans plus tard et la Chine est claquemurée. Le président ne peut même pas sortir de chez lui dès qu'il y a un cas dans son pays. On ne peut pas dire que ce soit une grande réussite".

"On se souvient aussi des Américains avec Trump qui a traité l'affaire tantôt avec du mépris tantôt de façon égoïste. Je ne dis pas qu'il a eu tout faux mais il a joué la carte de l'égoïsme. En sortant de l'OMS, il n'a pas envoyé le bon message de l'humanité et de l'unité. On s'est donc retrouvé face à un paysage international éclatée par la pandémie. Une pandémie qui n'a pas créé mais accélérer ce phénomène".

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