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Covid-19 : "L’immunité collective n’est pas une formule magique"

L’immunité collective est-elle un mirage ? Cyril Cohen, président du laboratoire d’immunothérapie de Bar Ilan, en Israël, était l’invité de "Sud Radio vous explique" le 13 septembre à 7h45.

Immunité collective par la vaccination : "On était un peu trop optimiste"

Au début de la crise du Covid-19, certains scientifiques affirmaient que, pour le vaincre, il fallait atteindre l’immunité collective. Entre mutation du virus et vaccination ne bloquant pas entièrement la transmission, où en est-on ? L’exemple d’Israël, en pointe sur la vaccination, est parlant. Cette immunité collective est-elle possible, ou un faux espoir ? "C’est un scénario entre les deux, tempère Cyril Cohen, président du laboratoire d’immunothérapie de l’université de Bar Ilan, en Israël. Au bout du compte, on en arrivera à une immunité au niveau de la population. On était un peu trop optimiste, le virus mutait peu et nous avions des vaccins très efficaces." Des gens doublement vaccinés ont-ils néanmoins fait des formes graves ? "On l’a vu après cinq-six mois, avec l’efficacité de la vaccination qui baissait et un variant plus contagieux. Cela a donné des formes graves et de décès. Là, en Israël, majoritairement, les gens qui font des formes graves sont des non-vaccinés."

"Nous avons rapidement vacciné notre population et avons vu un déclin de l’épidémie fulgurant. Cela nous a même surpris, explique-t-il. Mais de l’autre côté, nous avons vu une baisse d’efficacité des vaccins et l’arrivée de variants beaucoup plus virulents. Cela monte la barre en termes d’immunité collective potentielle." Du coup, le tout vaccin est-il efficace ? "Nous allons voir ce qui va se passer avec la troisième dose. Nous avons d’excellentes données qui prouvent que cela réduit de dix à quinze fois les décès et les formes graves comparé à la deuxième dose. Ce sont de bonnes nouvelles."

"Le virus va rester autour de nous pendant un certain temps"

"En ce qui concerne la transmission et la contamination, ce n’est pas suffisant, reconnaît toutefois Cyril Cohen. Est-ce qu’il faut une mise à jour du vaccin ? Doit-on avoir une autre stratégie ? En fait, nous allons être dans un scénario où nous allons combiner vaccination et exposition naturelle. Après plusieurs mois voire années, nous arriverons dans une situation dite endémique, avec des pics d’infection à droite et à gauche. Mais cela ne voudra pas dire que la population ne sera pas majoritairement protégée."

Cela veut-il dire que l’on ne pourra pas s’en débarrasser ? "Nous avons déjà eu la grippe espagnole, qui a duré quatre ans, avec quatre vagues, de 1916 à 1920, rappelle le président du laboratoire d’immunothérapie de l’université de Bar Ilan. Le virus va rester autour de nous pendant un certain temps. L’immunité collective n’est pas une formule magique. Les vaccins vont permettre de couper les formes graves et de réduire les décès. La majorité des gens vont être exposés à ce virus, cela permettra d’avoir un virus qui fera beaucoup moins de dégâts."

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