L’épidémie de Covid-19 est-elle sous contrôle ? On est encore loin de l’objectif fixé par Emmanuel Macron des 5000 cas de contamination par jour permettant d’envisager comme prévu une nouvelle étape du déconfinement. 10000 cas positifs quotidiens ne signifient pas que tous soient malades. Mais comment expliquer cette stagnation de la courbe des cas positifs ?
"Ce n’est pas le reconfinement qui a entraîné la chute"
"La courbe de la deuxième vague est beaucoup plus amortie que celle de la première vague, constate le Professeur Stéphane Gayet, médecin infectiologue et hygiéniste au CHU de Strasbourg. Lors de la première vague, on avait assisté à une décroissance très rapide. Là, elle est montée un peu moins haut et a tendance à s’étaler. Cette décroissance est moins rapide qu’on l’espérait."
Quelles peuvent en être les causes ? "D’abord, le taux d’immunité collective n’est pas suffisant. Il est très difficile à estimer. Nous sommes peut être à 25, 30, 35%. Il est insuffisant, cela signifie que le virus circule encore beaucoup, et de nouveaux cas apparaissent." "En tout cas, estime le Professeur Gayet, ce n’est pas le reconfinement qui a entraîné la chute de la deuxième vague. La décroissance a commencé nettement avant ce qui tendrait à prouver que le reconfinement a eu peu influence décisive. Est-ce l’effet du couvre-feu ? On peut le supposer."
"Ce virus nous surprend tout le temps"
"Il y a également un facteur climatique, précise-t-il. Plus il fait froid, plus l’air est sec et plus le virus se transmet facilement par voie aérienne. Et plus il se conserve sur les surfaces, dans les endroits non chauffés, le froid conservant les virus." Quid du comportement des Français ? "On ne peut pas être exemplaire, c’est évident. Dans l’ensemble, le masque est assez bien porté, mais on ne sait absolument pas ce qui se passe dans les endroits privés."
Certaines catégories de populations propagent-elles plus le virus ? "La tranche d’âge qui propage le plus, on le sait, c’est essentiellement entre 20 et 35-40 ans. Ce sont des personnes actives, qui se rencontrent plus. Quant aux lieux, c’est essentiellement à l’intérieur des locaux et avec une forte concentration humaine." Peut-on imaginer une troisième vague ? "C’est très difficile de savoir ce qu'il va se passer, ce virus nous surprend tout le temps, reconnaît avec humilité le professeur Gayet. On a énormément de mal à appréhender sa diffusion épidémique. On ne peut pas exclure une troisième vague. Honnêtement, ce n’est pas habituel dans une épidémie. Nous en sommes à un stade où l’on est un peu déboussolé."
Cliquez ici pour écouter “le coup de fil du matin”
Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
Sur quelle fréquence écouter Sud Radio ? Cliquez-ici !