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Covid-19 : "On peut rendre les gens conformes à tout ce que l'on veut"

Invité sur Sud Radio, le chercheur et essayiste Idriss Aberkane a expliqué comment nous avions fait capituler notre liberté face au Covid-19 et à la crise sanitaire.

Idriss Aberkane
Idriss Aberkane, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Idriss Aberkane, essayiste et conférencier, était l’invité d’André Bercoff le mardi 14 décembre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états", pour son livre Libérez votre cerveau (éd. Robert Laffont), sur la fabrique du consentement et les biais cognitifs utilisés durant la crise du Covid-19.

Vaccination : le problème, c’est le monopole

La crise sanitaire du Covid-19 a, en raison des mesures gouvernementales prises pour lutter contre le virus, poussé les Français à obéir à des règles érigées en principes de vie, sans trop poser de question. Un mode de fonctionnement qui peut interroger, au-delà de l’importance de l’intérêt général dans ce contexte si particulier. Avons-nous obéi bêtement ? Qu’est-ce-que cette crise dit de notre rapport à l’autorité ? L’État peut-il nous contraindre aussi facilement ?

Autant de questions qui trouvent une réponse dans le dernier livre d’Idriss Aberkane. L’essayiste et conférencier publie Libérez votre cerveau aux éditions Robert Laffont. Sur Sud Radio, au micro d’André Bercoff, il explique que toute la crise du Covid-19, "c’est de la psychologie". "J’aime bien comparer les vices de l’industrie pharmaceutique aux vices de l’industrie biotechnologique dans les années 2000. On avait déjà le problème du débat. Elles sont intéressantes, mais les avoir en monopole par certaines sociétés, c’est un problème. Le monopole, c’est le problème", lance-t-il.

Comment on fabrique de la passivité

S’agissant de la passivité des populations face au Covid-19, et surtout face aux mesures imposées par les gouvernements pour lutter contre le virus, Idriss Aberkane rappelle qu’il s’agit d’un phénomène de psychologie très connu, l’addiction à la conformité. "Vous le retrouvez chez les animaux sociaux en général, pas seulement chez l’humain. […] C’est possible de rendre les gens conformes à à peu près n’importe quoi. On peut rendre l’humain conforme, dans les bonnes conditions, à beaucoup de choses. Et sur dix personnes, une résistera", précise l’essayiste.

Dans les années 60, explique-t-il ensuite, on avait lancé une expérience pour tenter de comprendre comment de bons pères de familles avaient collaboré avec l’horreur nazie. "Milgram avait saisi l’autorité scientifique. Le but était d’envoyer une décharge électrique à une personne si elle répondait mal à une question. Il y avait tout un niveau de décharge, dont des décharges quasi-mortelles. Milgram a constaté que même quand les sujets étaient mis en situation d’électrocuter quelqu’un pour rien, on avait des gens qui acceptaient de le faire", rappelle Idriss Aberkane.

Pourquoi les choses n’ont pas changé

Pour l’essayiste, si les schémas de pensée et de fonctionnement des personnes sont aujourd’hui les mêmes, c’est avant tout car ce genre d’expériences n’est pas assez connu. "Les études montrent que lorsque des gens connaissent les expériences de psychologie, ils y sont moins sensibles. La culture psychologique est essentielle pour empêcher de tomber dans ces pièges", analyse encore Idriss Aberkane.

Face à cela, deux armes : la conscience et la liberté. "La liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Nos droits ne s’usent que si on ne les utilise pas. Mais la liberté demande un effort au cerveau. Notre cerveau aime faire le moins d’efforts possibles. Le cerveau est paresseux. On aime prendre le moins de décisions possibles. Dire non demande toujours un effort", conclut Idriss Aberkane.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. 

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