Un traitement contre le Covid pourrait voir le jour en France. Efficace contre le Covid 19, il n'est pourtant pas encore sur le marché. Malgré des essais incomplets, ce médicament pourrait pourtant déjà bénéficier à des patients selon Odile Duvaux, médecin et directrice d'une start-up qui a permis la création de ce traitement.
La lutte contre le Covid 19 bat son plein depuis de longs mois alors que plus de 5 millions d'êtres humains ont été tués par ce virus, à ce jour. Si les vaccins sont entrés en jeu dans cette "guerre" face à cette pandémie, ils ne permettent pas d'endiguer ce coronavirus riche de ces nombreux variants. Alors, si les vaccins venaient à ne pas devenir la solution tant attendue, ce traitement pourrait permettre à venir renforcer l'arsenal contre le Covid.
Ce pourrait être le cas du XAV-19, un anticorps polyclonal qui doit lutter contre le Covid 19. Invitée de Patrick Roger et Cécile de Ménibus sur Sud Radio, Odile Duvaux, médecin et directrice générale de la Start-Up Xenothera, a expliqué ce qu'est ce XAV-19, ses bienfaits mais aussi les freins à sa commercialisation.
Elle nous apprend ou rappelle que "chaque être humain fabrique ses propres anticorps polyclonaux. Quand je suis attaqué par un virus ou un corps étranger, je fais des anticorps polyclonaux, explique Odile Duvaux. Ces anticorps polyclonaux sont donc naturels mais, en plus, sont insensibles aux variants. Hors, aujourd'hui, on sait que le problème des variants est un problème très épineux".
Quelle est l'efficacité de ce traitement anti Covid 19 ?
L'enjeu est là. Ce médicament a-t-il véritablement un futur dans ce combat face au Covid 19 ? Notre invitée nous détaille les différentes phases qui ont permis de faire un bilan de son efficacité. "Dans un tube à essai, on a prouvé qu'il était efficace même contre les variants (à voir avec le variant Omicron). Sur les souris, même constat : le XAV-19 est efficace à la fois pour guérir la souris et pour empêcher l'administration du virus"
Mais quid de l'homme ? "Pour ce qui est de l'homme, ajoute-t-elle, on a regardé sur des gens déjà malade. Car la particularité de ce médicament est que, au contraire des vaccins qui peut être administrés à tout le monde, le XAV-19 ne concerne que les gens déjà contaminés. Pour ce qui est de l'homme, donc, le médicament doit être administré au démarrage de l'inflammation des poumons lorsque la personne est contaminée par le Covid 19. Car le XAV-19 a un effet anti-inflammatoire".
"Pour le moment, poursuit-elle, lorsque qu'on teste ce médicament à différents moments de la maladie, on a un certain nombre de résultats. Mais ce ne sont pas des résultats entier, c'est-à-dire que nous n'avons pas traité toutes les multiples données. Mais, sur ces premières indications, le XAV-19 produit les effets attendus sur les personnes testées, il réduit le risque d'aggravation. Et pour ce qui est des effets secondaires, nous sommes totalement rassurés, le médicament ne présente aucun risque"
Bientôt une mise sur le marché ?
Ce médicament qui semble donc efficace n'a toujours pas sa place sur le marché. Mais pourquoi ? Odile Duvaux révèle que "l'Europe fait des efforts pour autoriser des médicaments mais ça peut prendre plusieurs mois. Pour notre petite entreprise, on peut bénéficier d'autorisations, qu'on appelle de compassion, pour pouvoir mettre notre médicament sur le marché plus rapidement que la normale".
Ce médicament est donc mis au point mais il n'est pas au stade de l'autorisation. "On sait le fabriquer, assure-t-elle, le produire à échelle industrielle. Plus de 20.000 doses ont d'ailleurs déjà été produites à la disposition des patients".
Alors pourquoi cela ne va pas plus vite ? Pourquoi, l'État ne pousse pas pour que cette PME nantaise puisse aider à la lutte contre le Covid 19 ? Odile Duvaux se pose la même question. "Je profite de votre antenne pour poser la question, pourquoi ça ne va pas plus vite ? Pourquoi est-ce que, aujourd'hui, alors que nous avons alerté depuis plusieurs semaines le ministère de la santé, les conseillers santé du président de la République, pourquoi nous n'avons pas encore la réponse. C'est assez étonnant", se désole-t-elle.
"Nous avons entendu avec plaisir Emmanuel Macron dire que la France avait soutenu les efforts de recherche en matière de traitement - dont on a largement bénéficié dès 2020 -, que la France avait pris des risques en sécurisant les approvisionnements en traitement, que le gouvernement s'est engagé à précommander un certain nombre de doses de notre produit pour, je cite, "qu'un traitement soit disponible avant la fin de l'année 2021".
Mais pour l'instant, donc, rien. Des traitements vont effectivement arriver explique Odile Duvaux, mais ils ne concernent pas les mêmes patients et ce ne sont pas traitements français avec ces fameux anticorps polyclonaux.
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