Comment les enseignants se préparent-ils à une nouvelle rentrée masquée ? Élèves, syndicats, et même certains scientifiques, craignent cette rentrée des classes. En Allemagne comme en Angleterre, elle a été soit reportée, soit aménagée. Quel est l’état d’esprit des enseignants ?
"On improvise à chaque rentrée"
"Nous sommes fortement inquiets quant à la progression de l’épidémie et au variant du virus qui circule actuellement, confie Laurent Tramoni, secrétaire académique du SNES-FSU d'Aix-Marseille. Une fois de plus, nous sommes désemparés face au déni de la situation qui règne dans l’Éducation Nationale et à l’absence de mesures concrètes pour faire baisser la densité de population dans les établissements scolaires."
N’y a-t-il pas eu de communication avant la reprise ce matin ? "Absolument pas, souligne-t-il. Le ministre de l’Éducation, depuis le début, estime que les jeunes ne sont pas vecteurs dans les établissements scolaires, ce qui est faux, les scientifiques le disent. On improvise à chaque rentrée un protocole plus ou moins renforcé."
"Il faut encadrer les jeunes quoi qu’il en coûte"
L’inquiétude des enseignants est-elle plus forte compte tenu de la situation à l’étranger ? "Oui, l’inquiétude est liée à l’évolution de la pandémie, juge Laurent Tramoni. Tout le monde voit bien qu'il y a une nouvelle étape qui n’est pas maîtrisée et que nous plongeons dans l’inconnu. Mais l’inquiétude est aussi sociale et pédagogique, par rapport à nos élèves qui pâtissent de la situation depuis plusieurs mois. Les examens approchent, il faudrait que l’on ait des directives plus claires de la part des autorités."
Quelles propositions faire pour cette nouvelle rentrée ? "Pour nous, la place des jeunes est à l’école, il faut que l’on scolarise nos jeunes, insiste le secrétaire académique du SNES-FSU d'Aix-Marseille. C’est le lien social, l’intégration dans la société. Mais cela suppose de mettre des conditions concrètes d’accueil des élèves en collège et en lycée." Que faire d’un point de vue sanitaire ? "Il faut recruter massivement des enseignants, des agents de nettoyage, des personnels de vie scolaire pour gérer les flux, encadrer les jeunes quoi qu’il en coûte. On peut augmenter les plages d’ouverture horaires, dédoubler des classes… Les protocoles mis en place sont très variables d’un établissement à l’autre."
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