Reportage de Clémence Pénard
C’était il y a un an, tout juste, les toxicomanes de Stalingrad avaient été déplacés vers la Porte de la Villette. À l’époque, la préfecture avait assuré que ce lieu serait temporaire. Pourtant, aujourd’hui : rien n’a changé.
Une association de résidents du quartier, l’association Villette Village, a déposé samedi un recours collectif auprès du Tribunal administratif de Paris. Et ils demandent à l’Etat 100 000 euros en réparation des préjudices subis.
"Des gens qui se masturbent dans nos immeubles, des commerçants qui se sont fait attaquer à coups de cutter"
C’est le cas de Nolan Georgelin. Lui est membre du collectif 93 Anti Crack, et il habite tout près du square Forceval, là où campent en moyenne 500 consommateurs : "De base, être témoin de ça, c’est très difficile : des gens qui défèquent dans la rue, des femmes qui se prostituent à ciel ouvert… Et au-delà de ça, on subit pleins d’incivilités, des intrusions dans les immeubles, des gens qui se masturbent dans nos immeubles, de la mendicité agressive et puis pour certains malchanceux des agressions un peu plus violentes, on a des commerçants qui se sont fait attaquer à coups de cutter, voilà".
"On est arrivés dans un monde où ce sont les victimes qui doivent trouver des solutions pour ne plus être victimes"
La situation est invivable également pour André-Marc Delocque-Fourcaud, militant de Villette Village. Pour lui, les 100.000 euros demandés par l’association sont symboliques. "C’est pour faire condamner le préfet et la Ville de Paris, explique-t-il. On demande d’être délivrés, on demande que des mesures soient prises. On nous dit : mais quelles sont les solutions ? On est arrivés dans un monde où ce sont les victimes qui doivent trouver des solutions pour ne plus être victimes. Bah qu’est ce qu’on fait ? bah on fait un recours !"
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Reportage de Clémence Pénard