Alors que démarre aujourd'hui la 31ème édition du téléthon, une polémique vient ternir le lancement du célèbre événement caritatif. Tout part d'une vidéo, dans laquelle une certaine Pascaline Wittkowski, atteinte de dystrophie musculaire, milite pour que cessent les expérimentations pratiquées sur des animaux, avec cette phrase lourde de sens : "Si vous voulez vraiment aider les malades, ne donnez plus au Téléthon". Une prise de position forte que comprend et défend Cyril Ernst, le porte-parole de PETA France, acronyme de "People for the Ethical Treatment of Animals" ("Pour une Ethique dans le Traitement des Animaux" ndlr).
"Si on montrait aux gens ce qu'il se passe dans les labos, ils ne donneraient plus"
Invité ce vendredi du débat de l'émission "Seul contre tous" sur Sud Radio, M. Ernst s'en explique tout en saluant le message adressé par cette femme d'une cinquantaine d'années. "Il faut assez de courage pour s'exprimer comme elle le fait donc je lui tire mon chapeau", affirme-t-il, avant de prendre la défense de l'intéressée : "Je pense qu'elle a tout à fait raison. Les expériences réalisées sur les chiens sont extrêmement cruelles". "Les malades n'ont jamais demandé ça et surtout, le Téléthon et d'autre instituts de recherches, après des décennies de financement et de recherches sur les animaux, ne trouvent pas de remède pour les myopathies", ajoute-t-il, dénonçant un "constat alarmant d'échec".
"Ce que l'on dénonce aujourd'hui, c'est l'inefficacité du modèle animal qui est incapable de prédire les résultats que les médicaments vont avoir sur les humains. Donc on a besoin de passer à une étude des maladies humaines, sur des cellules humaines", poursuit-il, citant l'exemple de méthodes telles que celles des "cellules souches", des "organes sur puces", mais aussi "des cellules saines pour faire des greffes fonctionnelles". "Il y a plein de méthodes efficaces pour les patients, plutôt que de continuer à faire des tests barbares et archaïques sur les animaux", insiste-t-il encore. "Si on faisait ces expériences dans la rue, si on torturait des chiens, qu'on les élevait pour leur faire développer une maladie et qu'ils agonisaient lentement, les gens qui feraient ça iraient en prison. Là, parce que c'est derrière les murs des laboratoires, on a l'impression que c'est normal alors que pas du tout", surenchérit-il.
Interrogé par ailleurs sur le timing du message de Pascaline Wiitkowski, qui coïncide avec le début du Téléthon, notre invité tient à rappeler que "dans une enquête qui montre l'agonie des chiens dans un laboratoire financé par Téléthon, un responsable du labo dit que si on montrait aux gens ce qu'il se passe, ils ne donneraient plus". Et Cyril Ernst de conclure : "Si l'opération de Téléthon est de tromper les gens en leur demandant des dons pour des choses qu'ils ne cautionnent pas, c'est leur souci ! Nous, ce que l'on souhaite, c'est au contraire d'aider la recherche en faisant un électrochoc pour dire qu'il faut absolument passer à des modèles plus prédictifs et pas cruels et ainsi arriver à des découvertes, parce que cela fait des décennies que l'on a rien trouvé".
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