Depuis son arrivée à la tête de la mairie de Paris, Anne Hidalgo n’a pas cherché à cacher sa volonté de développer les transports en commun et le déplacement à vélo au détriment de la voiture. Mais alors que plusieurs aménagements urbanistiques ont été mis en place récemment, les automobilistes haussent le ton depuis plusieurs mois, comme le confirme Daniel Quéro, président de "40 millions d’automobilistes". "La mairie de Paris est toujours saisie d’une espèce de schizophrénie autour de l’automobile et voudrait tenter de mettre tout le monde sur un vélo. Mais pourquoi les gens ne font pas forcément du vélo ? Certains ne peuvent pas pour des raisons professionnelles, d’autres pour des raisons physiques, et d’autres n’en ont pas du tout envie. On ne peut pas forcer les gens à sauter sur un vélo. Mais pour essayer de dégoûter les automobilistes, on a décidé à Paris de gêner au maximum la circulation en créant des bouchons énormes et en augmentant la pollution. Madame Hidalgo est soi-disant là pour lutter contre la pollution et s’intéresser à l’environnement, en réalité elle ne fait qu’augmenter les bouchons alors qu’il y a moins de circulation automobile à Paris", déplore-t-il au micro de Sud Radio ce samedi.
"Des tas de gens roulent en voiture parce qu’ils n’ont pas d’autre choix"
Selon lui, la politique mise en place pénalisent surtout des citoyens qui n’ont pas d’autre choix que d’avoir recours à leur voiture. "Qui sont les gens pénalisés par la politique de Paris ? Les Franciliens ! 43% d’entre eux vont au boulot en voiture, contre 13% des Parisiens seulement. Ce qui signifie que dans Paris, vous avez des tas de gens qui roulent en voiture parce qu’ils n’ont pas d’autre choix ! Des artisans, des commerçants, des commerciaux sont obligés de prendre leur voiture et ne le font pas par plaisir. Tenter de les empêcher de rouler va créer des embouteillages énormes. D’ailleurs, avec les travaux actuels dans Paris, le préfet de police a déjà fait savoir dans une note que Paris risquait la thrombose à la rentrée", avertit-il.
"On veut contraindre en essayant de dégoûter les gens"
Alors que certaines villes européennes ont tenté avec succès le pari du vélo, pas sûr selon Daniel Quéro que la méthode soit transposable à une ville comme Paris. "On n’est pas contre tout ça, mais il faudrait une organisation qui permettent aux gens d’avoir le choix. Là, c’est une organisation délibérée pour gêner les gens et essayer de les faire aller vers un autre mode de transport. Quand vous regardez Amsterdam ou d’autres villes nordiques, ce sont des villes qui sont toutes plates. Essayez d’aller en vélo monter sur la butte Montmartre à Paris… On ne peut pas comparer ! Dans ces villes, on a organisé depuis très longtemps la complémentarité dans les transports, et ça se fait tout naturellement. Là, on veut contraindre en essayant de dégoûter les gens ; du coup on embouteille et on pollue", juge-t-il.