Au pied des barres d'immeubles, l'école de Fabrice Coudreau compte 250 élèves. Ici, le dédoublement des classes de CP-CE1 a redonné de l'espoir... Espoir très vite balayé par la méthode Blanquer, explique le directeur: "Ce que nous proposait l'éducation nationale, c'est un algorithme après les évaluations de CP et CE1, pour aider des enfants en difficulté de lecture. Il y a quelques années, c'était le RASED* et des êtres humaines. Aujourd'hui on nous propose qu'un algorithme le fassent. Pour moi le résumé est clair: le ministère Blanquer a tout faux !"
Des réseaux d'aides aux élèves en difficulté, réduits à portion congrue
L'école est classé en REP+. Un cumul de difficultés pour les enfants que tentent de gommer au quotidien les 15 enseignants. Mais pour Fabrice Coudreau, ce n'est pas l'annonce de classes à 24 élèves partout, qui va réduire ces inégalités. "S'ils ne peuvent pas répondre aux difficultés qu'ils constatent, et que les réseaux d'aides, les psychologues, infirmières et médecins scolaires sont absents, ce ne sont pas seulement les enseignants qui peuvent répondre aux difficultés des élèves, qu'ils soient 12, 15, 25 ou 30. Si c'est en déshabillant Paul pour ne pas habiller Jacques, c'est toujours moins pour ceux qui ont moins, même si on nous dit le contraire". Le constat est sévère sur le bilan d'Emmanuel Macron, deux ans après son élection.
Les voix discordantes sanctionnées?
Dans l'Education nationale, les directeurs d'écoles opposés au projet de loi de Jean Michel Blanquer, expliquent s'être fait taper sur les doigts pour avoir critiqué le texte de leur ministre.