En mars 2016, un certain Nil Shewil alias Abou Taha Mohamed, originaire de Clichy-la-Garenne (92), se prépare à attaquer la France depuis la zone irako-syrienne. Un émir de l’Etat Islamique semble avoir toute l’opération sous son unique contrôle.
Afin d’obtenir un maximum d’informations à ce sujet, les enquêteurs ont décidé d’infiltrer un de leurs agents dans la cellule djihadiste qui se préparait, en le faisant passer pour un “sympathisant de la cause djihadiste”. L’émir nommé Sayyaf a un jour commandité l’agent infiltré pour qu’il se procure “quatre fusils d’assaut kalachnikov et seize chargeurs”.
Dans le but de piéger les inquisiteurs de cette opération meurtrière, l’agent de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) affirme avoir besoin d’argent liquide afin d’obtenir les armes qu’on lui a demandé. Il indique un montant ne pouvant être inférieur à 12 000 euros. Une somme ridiculement astronomique à laquelle la cellule djihadiste comptait répondre favorablement.
Mais le 15 mars, les autorités belges font une perquisition dans un appartement à Forest. C’est à ce moment que Salah Abdeslam a pu s’enfuir. Ainsi, le commanditaire coupe tout contact, sans doute “pris de panique”.
Ce n’est qu’après trois mois, que le policier de la DGSI se fait recontacter via l’application Telegram, et on lui indique de récupérer un paquet au cimetière du Montparnasse. C’est ainsi qu’« entre une pierre tombale et la dalle de la tombe dans une fente », le DSGI trouve 13 300 euros en liquide.
En novembre suivant, les enquêteurs identifient la cellule grâce à la collecte de nombreuses informations et de perquisitions. Toutefois, le dépositaire reste inconnu.
Ainsi, sept hommes sont interpellés et permettent au Raid et à la DGSI d’identifier certains lieux visés.