Au lendemain du débat de l'entre-deux-tours qui a traité d'écologie, pouvoir d'achat et, surtout, du projet des candidats pour la France, Élisabeth Borne a répondu aux questions de Patrick Roger.
Débat de l'entre-deux-tours : "C’est toujours un moment important dans notre démocratie"
Le 20 avril 2022 s’est tenu le débat de l’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Un débat largement suivi par les Français. "Ce débat, c’est toujours un moment important dans notre démocratie", rappelle Élisabeth Borne. Il permet de comparer "projet contre projet" les deux candidats du deuxième tour. Elle juge que les Français "ont pu voir qu’il y avait deux projets très différents".
Le projet présenté par Emmanuel Macron, selon la ministre du Travail, est "un projet solide, clair, concret" ; à l'inverse, Marine Le Pen a présenté un projet marqué par "des approximations, des incohérences". "Elle était gênée sur des sujets, pourtant, dont elle nous parle depuis des mois, sur le pouvoir d’achat..."
[#SudRadio]🗣@Elisabeth_Borne : "Lors de ce #Debat2022, on a vu que le projet d'@EmmanuelMacron est clair, solide et concret sur l’emploi, le pouvoir d'achat, l’écologie. Celui de la candidate d’extrême-droite a des approximations, des incohérences"
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Écologie : Marine Le Pen "nous dit qu’il faut aller moins vite"
Les deux candidats ne semblent néanmoins pas avoir présenté une vision de la France claire, s’étant surtout attaqués sur des mesures précises et le bilan du quinquennat passé. Pourtant, la ministre du Travail juge que le projet d’Emmanuel Macron "inscrit la France dans une Europe", "renforce son indépendance" et "affirme sa souveraineté". Élisabeth Borne ne manque pas de souligner les dernières promesses du candidat sortant concernant l’écologie. Alors que ce dernier "veut accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre", Marine Le Pen "nous dit qu’il faut aller moins vite".
Les partisans de Marine Le Pen ont critiqué le Président, estimant qu’il a été arrogant et condescendant. Des propos tenus par "les lieutenants de Marine Le Pen", analyse la ministre. "J’ai entendu Marine Le Pen qui a dit que le débat s’était déroulé de façon sereine, correcte, qu’il n’y avait pas eu d’outrances."
Élisabeth Borne : "Il sera obligatoire de partager aussi la richesse créée dans l’entreprise avec les salariés"
Le pouvoir d’achat est au centre des préoccupations des Français : l’inflation est en forte hausse et l’incertitude sur le futur règne. Emmanuel Macorn a proposé d’améliorer la prime Macron, alors que son adversaire aimerait augmenter les salaires. Élisabeth Borne l’assure : "la prime Macron, c’est une obligation". "On peut être choqué, quand son entreprise distribue des dividendes" en tant que salarié, estime-t-elle. Ainsi, elle répète que si l’entreprise distribue des dividendes, "il sera obligatoire de partager aussi la richesse créée dans l’entreprise avec les salariés".
Si l’obligation est acquise, la forme reste "à déterminer par l’entreprise". Notamment, la ministre du Travail rappelle l’importance de "la participation dans les entreprises de plus de 50 salariés". "Il sera obligatoire que les salariés aient aussi leur part", qui pourra donc prendre la forme de participation ou encore de prime Macron.
Le bouclier tarifaire est "beaucoup plus fort" que la baisse de TVA
Sur l’énergie, dont les prix explosent depuis des mois, les deux candidats s’opposent également : Marine Le Pen demande une baisse de la TVA tandis qu’Emmanuel Macron a opté pour le bouclier énergétique. "C’est beaucoup plus fort", déclare Élisabeth Borne. Le prix du gaz, bloqué, le restera "jusqu’à la fin de l’année, le temps qu’il faudra".
Mais il faut également "accompagner les Français pour sortir des énergies fossiles" ce qui implique une amélioration de l’isolation des bâtiments ou encore un accès facilité aux voitures électriques. "La meilleure façon de protéger les Français aussi durablement sur les fluctuations des prix des énergies fossiles, c’est de pouvoir se passer des énergies fossiles."
Retraites : "Marine Le Pen ne dit pas aux Français qu’on baissera les pensions"
La réforme des retraites, voulue par Emmanuel Macron, s’est immiscée dans le débat, sans réelle surprise. Le Président sortant veut en effet repousser l’âge de départ. Élisabeth Borne explique qu’on ne peut pas dire aux Français "vous allez travailler moins longtemps, et on protège votre système de retraite".
"Marine Le Pen ne dit pas aux Français qu’on baissera les pensions ou qu’on augmentera les cotisations", si elle baisse l'âge de départ à la retraite. Avec pour conséquence directe "du pouvoir d’achat en moins pour les Français, pour les salariés", affirme la ministre du Travail.
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