Une grève de deux jours a démarré lundi dans l'audiovisuel public, affectant principalement certaines stations de Radio France, pour protester contre le projet gouvernemental de holding commune, avant le début de son examen à l'Assemblée nationale.
A France Télévisions, l'ensemble des syndicats a déposé un préavis commun, pour les deux journées. Sur la journée de lundi, la direction comptait 8% de grévistes, selon des données provisoires.
A Radio France, l'intersyndicale a appelé à la grève mardi et la CGT y a ajouté un deuxième préavis pour lundi, pour s'aligner sur le mouvement à France Télévisions.

A Radio France, l'intersyndicale a appelé à la grève mardi, et la CGT y a ajouté un deuxième préavis pour lundi, pour s'aligner sur le mouvement à France Télévisions
Ludovic MARIN - AFP/Archives
Des préavis ont également été déposés dans les deux autres entreprises publiques potentiellement concernées par la réforme, France Médias Monde et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel).
Outre ces mouvements sociaux, la CGT organise une "soirée festive", lundi à la Bourse du Travail à Paris, pour contester le projet de réforme porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Le texte sur lequel il s'appuie, une proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (Union centriste), doit être examiné mardi en commission à l'Assemblée nationale.
L'examen du texte dans l'hémicycle est inscrit à l'ordre du jour du 10 avril mais pourrait être décalé.
Le texte prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait les entreprises concernées, sous l'autorité d'un ou d'une présidente.

La ministre de la Culture Rachida Dati, le 18 mars 2025 à Paris
JULIEN DE ROSA - AFP/Archives
"Ce projet de réforme de la gouvernance de l'audiovisuel public et les baisses budgétaires associées auront de graves conséquences s'il est adopté", selon les syndicats CGT, CFDT, FO, SNJ et SUD de France Télévisions.
"Ce projet aura pour conséquence de démanteler notre entreprise en la plaçant sous la tutelle de France Télévisions", jugent CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et Unsa de Radio France.
Dans le Parisien, la ministre a rappelé dimanche les raisons d'une réforme qu'elle juge "indispensable", au vu du "contexte très concurrentiel avec des groupes privés très structurés" afin de créer "un groupe audiovisuel public fort".
Le projet initial prévoyait une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il avait été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale mi-2024.
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