Une opération de destruction d'habitat insalubre présentée par la préfecture de Mayotte comme "la plus grosse jamais réalisée sur l'île" a débuté lundi matin à Koungou, une commune du nord de Grande-Terre, où un bidonville de 465 cases en tôle va être démantelé.
Environ 2.000 personnes vivent dans ces cases. Trente-trois familles seront relogées, selon une source préfectorale. Les autres familles iront probablement construire des cases ailleurs.
Dès 05H00 (03H00 à Paris), environ 140 gendarmes ont été mobilisés pour sécuriser l'opération avant l'arrivée des tractopelles qui ont entamé la destruction des premiers habitations.
L'opération pourrait durer environ deux semaines étant donné la complexité du site, sur un terrain escarpé, selon la préfecture.
A la place du quartier informel, la municipalité de Koungou envisage de réaliser une "zone d'aménagement concertée, avec 900 logements mais aussi des équipements publics, des écoles et des commerces".
Prévue de longue date, l'opération de démantèlement attendait notamment l'arrivée de renforts de deux escadrons de gendarmes mobiles sur le territoire.
En 2021, lors du démantèlement d'un quartier voisin, des habitants en colère avaient mis le feu à l'Hôtel de Ville de Koungou. A l'époque, 350 habitations du quartier avaient été détruites.
Quatre logements sur 10 sont en tôle sur l'île de 321.000 habitants et 60% des habitats sont dépourvus du confort sanitaire de base (eau courante, toilettes ou douche), selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Depuis plusieurs années, les opérations de démantèlement de bidonvilles se multiplient pour lutter contre l'habitat insalubre.
AFP / Mamoudzou (AFP) / © 2024 AFP