"Quand elles sont interpellées, elles ne veulent pas donner leur âge"
Elles viennent de Bosnie-Herzégovine et multiplient les vols à la tire. En ce moment, c’est après un gang de très jeunes délinquantes que court la police marseillaise. "Quand elles sont interpellées, elles ne veulent pas donner leur âge, déplore Rudy Manna, le secrétaire départemental du syndicat de police Alliance. Elles refusent qu'on fasse des prélèvements sur elles pour avoir leur véritable âge. Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, elles vont commettre des vols à la tire ou des vols à l'arrache sur des individus et elles vont dire qu'elles ont 12 ans, elles auront l'irresponsabilité pénale.
Rudy Manna dénonce encore un peu plus de laxisme : "l'irresponsabilité pénale comme ils veulent la décréter en-dessous de 13 ans, c'est une catastrophe !"
"Il a juge comme il aurait piscine !"
Dans son cabinet du centre ville, Michel Amas voit passer souvent les mêmes profils : des jeunes reconnus coupables, mais rarement sanctionnés. Abaisser l’âge de la responsabilité pénale à 13 ans, c’est être encore un peu plus laxiste déplore cet avocat : "un exemple, deux gamins rentrent dans un ascenseur du tribunal dans lequel il y a un avocat et un magistrat, et l'un demande à l'autre 'qu'est-ce que tu as demain ?' et l'autre répond 'j'ai juge'... Il a juge comme il aurait piscine ! Tellement le juge n'est pas important pour lui, tellement il sait qu'il n'aura rien..."
Pour ce spécialiste de la justice des mineurs, il faut pouvoir punir à tout âge, car les condamnations tombent souvent trop tard : "j'ai défendu un enfant qui a fait, à 14 ans, un trafic de kalachnikovs et de cocaïne. En prison, c'est un dieu vivant... Au lieu de les sanctionner tout de suite, on les sanctionne quand ils sont déjà des délinquants. Baisser ou non l'âge, ça sert autant que le synthol sur le cancer du foie..."
Cette reforme entrera en vigueur le 1er octobre 2020.