La mondialisation est une notion qui hérisse le poil de nombreux français, trop souvent laissés pour compte de cette politique. "Elle pourrait être beaucoup plus équilibrée que celle que l'on a aujourd'hui", décrypte Denis Payre qui qualifie la mondialisation actuelle de "déséquilibrée et sans éthique".
Des délocalisations en quête d'une main d'œuvre moins chère
Pourtant, cela "n'a pas toujours été le cas", précise-t-il. Il y a encore 25 ans, le libre-échange "fonctionnait bien" avec des pays qui avaient "les mêmes règles, les mêmes normes sociales et environnementales", explique le chef d'entreprise. Des pays déjà développés qui bénéficiaient tous de "150 ans d'histoire industrielle, sociale et environnementale".
Le revirement intervient il y a une trentaine d'années, lorsque les Américains, à la tête de cette manœuvre, décide que "pour baisser les coûts de production, on allait chercher de la main d'œuvre pas chère". Des usines installées à Détroit, il n'en reste presque plus rien, le Mexique devient le nouvel eldorado des grands groupes, avant de migrer vers la Chine. "Mais les choses ne se sont pas du tout passées comme on l'espérait", se souvient Denis Payre.
Des révoltes populaires
Dans la logique des mondialistes de l'époque, "l'économie de la connaissance allait créer des emplois pour tout le monde". Mais trente ans plus tard, le bilan sonne un peu comme un échec cuisant. "Aux États-Unis, il y a des zones de prospérité considérables sur les côtes, mais dans le centre du pays, il y a eu des délocalisations importantes, des villes qui ont tout perdu", note l'auteur. Un phénomène qui s'est ensuite transposé en France et au Royaume-Uni.
Après des conséquences économiques, place aux conséquences politiques qui arrivent derrière "avec les révoltes des classes populaires". Aux États-Unis, elles signifient l'élection de Donald Trump en 2016 et sa quasi réélection en novembre dernier. Au Royaume-Uni, elle s'appelle Brexit et en France, elle porte un gilet jaune. "Il y a un fil rouge qui est la révolte des classes populaires contre une mondialisation qui les a laissé tomber", observe le chef d'entreprise.
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