Après Clearstream, Denis Robert s'attaque à un autre mastodonte du monde économique et politique mondial : BlackRock. Une officine qui avait fait polémique, en 2019, en pleine réforme des retraites.
"Le grand public n'est pas au courant"
Depuis ses révélations sur Clearstream qu'il révéla au grand public, le journaliste d'investigation ne s'était pas réinvesti dans une aussi lourde enquête, dans un univers "compliqué à décrypter". Mais lorsque l'on a affaire à BlackRock, il convient de se pencher sur le sujet, d'autant que "le grand public n'est pas au courant, qu'il passe en-dessous des radars médiatiques que l'on ne mesure pas l'importance de ce monstre", souligne Denis Robert qui note que "BlackRock c'est plus d'argent que Clearstream".
Même s'il demeure méconnu, BlackRock reste le plus grand fonds de pension et empire financier de la planète. "En 2019, 31.000 milliards de dollars sont passés par les comptes de BlackRock pour intervenir sur les bourses", révèle l'auteur qui ajoute que "7.800 milliards de dollars ont été gérés par eux-mêmes". Fort de ce capital, "BlackRock a sauvé l'économie américaine", rien que ça.
"Une sorte d'intermédiaire financier qui prend de l'argent et l'investit en bourse"
Il y a six mois de cela, le fonds de pension "a cautionné les emprunts pour la FED", la banque centrale des États-Unis, après la chute de 35% de la bourse à Wall Street. "BlackRock était en arrière plan pour garantir les emprunts", observe Denis Robert. En France, la plateforme pèse également un poids non négociable puisque "BlackRock est actionnaire de 4% de tout le CAC40 français". En clair, "les 40 entreprises françaises les plus puissantes appartiennent à hauteur de 4% à BlackRock", explique le journaliste. "C'est un monstre financier présent un peu partout", ajoute-t-il.
À ses débuts, BlackRock est une simple société de capital-investissement, "une sorte d'intermédiaire financier qui prend de l'argent et l'investit en bourse", définit Denis Robert. Créée il y a une douzaine d'années, elle n'était pas destinée à devenir aussi importante. "Son rôle est d'être une sorte de conseiller financier", décrit le journaliste, basé sur le modèle des fonds de pension américains, "nés des réformes de Reagan qui décidait que les entreprises américaines n'avaient plus à payer les pensions de retraites". Résultat de ces manœuvres, "les retraités vont perdre 30% de leurs revenus, au fil des années", souligne l'auteur.
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