Se faire dépister un mélanome en pharmacie, c'est désormais possible. 65 pharmaciens du groupe PharmaBest vont proposer ce service à leurs clients, en accord avec le syndicat national des dermatologues.
Invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio, Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France, s'insurge contre ce qu'il considère être "une initiative purement commerciale, de la part d'un groupement de pharmaciens".
"Il ne s'agit pas de dépistage", a-t-il martelé, prônant au contraire le savoir-faire des médecins et dermatologues : "Quand je vois une lésion que je suspecte chez quelqu'un, je l'examine pour savoir s'il n'y en a pas d'autre ailleurs. Ce sont souvent les grosses tâches brunes qui inquiètent les patients, mais c'est souvent la petite, bicolore, qui est un vrai mélanome. Et là, il faut un examen complet. Quand mes patients reviennent du dermatologue chez qui je les envoie, ils me disent qu'ils sont complètement déshabillés. Le pharmacien ne va pas déshabiller complètement le patient pour faire la photo !"
Pourquoi, alors, ce "pseudo-dépistage, fait par d'authentiques commerciaux", a-t-il, dans ce cas, reçu l'aval du syndicat national des dermatologues ? Pour Jean-Paul Hamon, c'est tout simplement parce qu'ils "craignaient que ces lésions soient examinés par des gens dont on ne connaît pas la compétence", autrement dit par des médecins étrangers.
"Il serait temps que le gouvernement mettent le holà et que le syndicat de pharmaciens cesse d'encourager ces initiatives", a-t-il ajouté.
Écoutez l'interview de Jean-Paul Hamon, invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio au micro de Véronique Jacquier