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Des Bouches-du-Rhône à Paris, beaucoup appréhendent un possible reconfinement

La semaine de la dernière chance: dans les 20 départements sous surveillance, les prochains jours seront décisifs. Si la situation sanitaire ne s’améliore pas, des mesures seront prises dès le 6 mars. Possiblement un reconfinement pour les prochains week-ends comme à Nice et Dunkerque. Des concertations doivent avoir lieu entre les préfets et les élus.

La promenade des Anglais sous confinement à Nice. (Valery HACHE / AFP)

Dans les Bouches-du-Rhône, à Auriol, beaucoup s'attendent à un reconfinement.

Reportage Sud Radio de Lionel Maillet

 

Dans les petites rues d’Auriol où il promène son chien, Robert ne se fait plus trop d’illusion et avoue son pessimisme: "C'est la dernière chance, je pense qu'on sera confinés. J'ai une maman de 90 ans que je n'arrive pas à vacciner. Y'a pas de vaccin, on n'y arrive pas".  Si on ne ferme pas les écoles c’est déjà un moindre mal estime Bastien, père de deux petites filles. "Cela me gêne un peu, j'ai pas spécialement envie d'être reconfiné. Je trouve que le reconfinement le soir, c'est  déjà beaucoup. Il y a beaucoup de privations de libertés, qui commencent à être un peu pesantes pour tout le monde".

 

"Les gens se rabattent sur les fins de semaine" au salon de coiffure

Presque un an que ça dure, et ce n’est pas avec cette nouvelle stratégie localisée qu’on va voir le bout du tunnel selon ce retraité. "Alors à ce moment là qu'ils confinent pour de bon ! Enfin... Qu'ils sortent déjà tous les vaccins qu'il faut !" Baisser le rideau le samedi, ça serait aussi un nouveau coup dur pour Alicia, la coiffeuse du centre-ville: "avec le couvre-feu, les clients se rabattent sur les fins de semaine lorsqu'ils sont en week-end. Donc, même si on fait une ouverture le lundi, je sais pas si ça sera intéressant." Jean Castex a promis une concertation entre les préfets et les élus locaux, notamment pour décider des zones à reconfiner. Véronique Miquelly la maire d’Auriol, se montre sceptique: "Cela fait un an que l'Etat nous promet de la concertation, et chaque fois on nous impose les choses. Donc moi je n'y crois plus. On n'a pas eu de cluster particulier, on a fait face, et l'Etat ne nous fait pas confiance..." Auriol et ses 12.000 habitants qui viennent peut-être de passer leur dernier week-end de liberté.

 

"Confiner les week-ends, ça veut dire qu'on interdit aux personnes de se promener en famille dans nos collines, de prendre l'air? On est en train de rendre les gens complètement fous, les seniors me supplient de rouvrir des structures car ils sont seuls. Des personnes en dépression. Pour les jeunes aussi. Se confiner le week-end à Auriol, ça n'a aucun sens !" - Véronique Miquelly, maire d'Auriol

 

À Paris, "avec des enfants petits, ça va être difficile..."

Confinera ou ne confinera pas? La question en suspens ne réjouit pas davantage les Parisiens de retour de vacances à la Gare de Lyon.

 

Reportage Sud Radio de Mathilde Jullien

 

Revenir de vacances, ça n’est jamais facile, et ça l’est encore moins pour les franciliens qui s’attendent à un ajustement des mesures sanitaires. Rebecca revient de Grenoble, elle redoute un reconfinement. "Cela va être compliqué, c'est sûr... Avec un temps pareil et avec des enfants petits, ça va être difficile. Maintenant, on verra bien ce qu'il faudra faire le temps que la crise passe..." Antoine lui aussi est père de deux jeunes enfants et il se prépare déjà à des week-ends à la maison: "Je pense qu'on s'y est un peu habitué. S'il faut le faire, on le fera par solidarité. Mais est-ce qu'on en a envie? Non !" Esteban revient de vacances à Alès avec son papa. Il ne comprend pas l’utilité d’un confinement. Pour lui un tel confinement, ça serait "un petit peu débile. Le week-end, c'est fait pour s'éclater, déstresser et se reposer. Donc autant le faire la semaine, et pas le week-end".  Pareil pour son père, Alexander qui a lui aussi des doutes sur l’efficacité d’une telle mesure: "C'est sûr qu'il faut avoir des règles, je suis pas contre, et je suis prêt comme tout le monde à les suivre, à combattre le virus. Mais faudrait que ces règles aient un semblant de sens, soient prouvées, or là ce n'est pas le cas." La mairie de Paris propose de confiner pendant trois semaines, le gouvernement lui se prononcera sur le renforcement ou non des mesures en Ile-de-France le 6 mars.

 

"On voulait partir ailleurs, au Mexique, mais on est partis à Paris. C'est tristounet, le couvre-feu. On a moins le temps de faire des choses. C'est très angoissant, frustrant", témoigne de couple de marseillais à Paris pour le week-end

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