En démissionnant en bloc, ces enseignants font une croix sur une prime de 100 euros par mois. Pour autant pas question de laisser tomber leurs élèves explique François, un professeur d'histoire: "Bien-sûr qu'on va continuer à les soutenir et les aider dans leur réflexion sur l'orientation, et sur leur poursuite d'études". Mais avec ces démissions, ils entendent dénoncer une réforme du lycée précipitée, trop floue.
Des matières à la carte? "Ma fille n'a pas tous les éléments pour faire un choix éclairé"
En septembre prochain, les filières S, ES et L disparaissent. Les élèves choisiront leurs matières, mais sans réelle visibilité quant à l'enseignement supérieur, dénoncent ces enseignants. Vincent, professeur de lettres, s'interroge: comment faire les bons choix à 15 ans?
"En face de nous, on a des êtres humains qui sont paniqués, qui ne savent pas quoi faire ! On a beau leur répéter ce que nous dit le ministre, à savoir: le but de cette réforme est de faire ce qu'on a envie de faire. Mais quand on dit ça, les parents nous regardent avec des yeux ronds en disant: à 15 ans, à part manger des frites à la cantine et aller jouer au foot, on sait pas forcément encore ce qu'on a envie de faire..."
Vincent est le père d'une élève en plein doute sur son orientation:
"Elle n'a pas en main tous les éléments pour avoir un choix éclairé. Nous avons rencontré le personnel du rectorat, mais même eux naviguent à vue. Elle est pas finie, cette réforme ! Y'a encore des zones d'ombres très importantes".
Les enseignants multiplient les actions pour demander un moratoire de cette réforme du lycée et du baccalauréat.
Reportage Sud Radio de Christine Bouillot