Ce mardi 12 mars Jean veut calmer un élève agité, et il le punit sur une marche. Deux jours après, il apprend par la direction de l'école que la mère a porté plainte. Accusé de violence aggravée il va être convoqué par l'inspection académique. Le lendemain, il se pend dans la forêt de Montmorency. Inadmissible pour son Amie Eve, enseignante et directrice d'école à la retraite. "Ce que je reproche à l'institution, c'est de ne pas avoir été présente tout de suite. Si vous êtes accusés de violence aggravée, il y aura toujours un doute qui va subsister. Ce doute, c'est une tâche avec laquelle vous vivez en permanence."
"Rien ne montre à l'enseignant qu'on a confiance en lui"
Une tâche qui se transforme en suicide. Après l'ouverture d'une enquête interne, le collectif demande l'ouverture d'une enquête judiciaire rappelle le droit d'accéder à la protection fonctionnelle. Lilou est co-fondatrice du collectif: "la hiérarchie se méfie des professeurs. La plupart du temps, la protection fonctionnelle n'est pas accordée. Il y a toujours une période pendant laquelle l'enseignant accusé, contre lequel une plaine a été déposé, va être suspendu à titre provisoire. Pendant cette période là, l'enseignant va être stigmatisé et, si la plainte n'est pas avérée, il n'y a rien du tout. Rien qui va montrer à l'enseignant qu'on a confiance en lui".
Lilou - "Notre souffrance n'est pas entendue, on nous dit de mettre la poussière sous le tapis":
La confiance, c'est le mot choisi par le ministre de l'éducation pour qualifier sa réforme. Pour l'heure, les enseignants attendent toujours l'application du plan anti-violence à l'école annoncé en décembre dernier.