Les analyses réalisées par le magazine 60 millions de consommateurs ont de quoi faire froid dans le dos. Plusieurs dizaines de substances répertoriés comme perturbateurs endocriniens ont été retrouvés dans les mèches de cheveux d’enfants. Le magazine a fait procéder à un test dans un laboratoire indépendant sur les cheveux d’un panel de 43 enfants âgés de 10 à 15 ans et habitant sur tout le territoire. À chaque fois, les scientifiques ont pu identifier entre 23 et 54 molécules différentes.
Perturbateurs endocriniens ➽ Des dizaines de substances retrouvées dans les cheveux d'enfants selon @60millions ➔ https://t.co/HstK6zSvqT pic.twitter.com/mcUqGBh0dY
— Sud Radio (@sudradio) 20 avril 2017
Ces résultats "suggèrent fortement" que les petits Français sont "tous contaminés", s'alarme le magazine qui lance un appel aux pouvoirs publics et aux consommateurs. "Aux très hautes autorités d'arrêter de jouer les poules mouillées et d'imposer des règles. (...) Et rappelons que la meilleure pression vient des consommateurs, capables de refuser d'acheter des produits non vertueux", interpelle la rédactrice en chef du magazine Sylvie Metzelard dans son éditorial, évoquant les risques de ces substances pour le développement et la fertilité.
Quelques conseils pour éviter l'exposition aux perturbateurs endocriniens
"C’est une molécule ou un ensemble de molécule qui va perturber le système hormonal normal d’un individu", explique Jean-Baptiste Fini, chercheur pour le CNRS au Museum d’histoire naturelle de Paris. Et difficile d’y échapper puisque les perturbateurs endocriniens sont présents de nombreux produits du quotidien, rappelle chercheur : "ça peut être des métaux, une partie des cosmétiques, des pesticides, des médicaments ou des colorants".
Chez les enfants testés par le magazine 60 Millions de consommateurs, des phtalates et des pesticides ont ainsi été retrouvés dans tous les échantillons. De nombreuses traces de bisphénols, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), métaux lourds et retardateurs de flamme bromés (PBDE) ont également été identifiés chez une partie des enfants. Autre point inquiétant, des PCB ont été retrouvés alors qu’ils sont interdits en France depuis 1987. Seul bonne nouvelle dans cette étude, le bisphénol A, interdit dans tous les contenants alimentaires depuis 2015, n’est présent que dans 20 % des échantillons.
Quelques conseils simples permettent néanmoins de réduire l’exposition à ces substances chez les enfants, et notamment les nourrissons. "Quand on va avoir un enfant, on achète tous des meubles, des choses neuves, on repeint la chambre, etc... Tout cela il faudrait le faire six mois avant la naissance pour éviter d’avoir des vapeurs qui sont volatiles et qui vont se retrouver dans l’ambiance de la chambre", indique Jean-Baptiste Fini qui préconise également de "ne pas utiliser de contenants en plastiques et ne pas les faire chauffer surtout, parce que les molécules vont migrer dans les contenus gras". Le chercheur encourage enfin à ne pas se servir de poêles antiadhésives mais plutôt "en inox par exemple" et à laisser aussi de côté l’aluminium.