20 ans après son interdiction, 10 personnes meurent encore chaque jour en France à cause de l'amiante.
Parmi les personnes qui ont défilé, des victimes. C'est le cas de Pascal, 60 ans de Cherbourg.
Plus de 30 ans à bosser pour la construction de sous-marins pour le ministère de la Défense à l'arsenal de Cherbourg. En récompense, Pascal, 60 ans, a hérité de sévères troubles de santé, dus à une forte contamination à l'amiante : "On avait bien conscience qu'on travaillant dans la poussière, mais de là à dire que c'était de l'amiante... Quand je m'en suis aperçu, j'avais 44 ans et des plaques murales."
Des calcifications de cicatrices au niveau du poumon, conséquences de l'inhalation répétée d'amiante. Depuis, Pascal vit dans la peur d'une récidive, comme ce qu'il s'est passé il y a moins d'un an.
"Je viens d'être opéré au mois de décembre 2016 d'un cancer broncho-pulmonaire, pris à un stade précoce, heureusement. Maintenant, j'ai une surveillance sur cinq ans. Le pneumologue m'a clairement que c'était pour voir s'il n'y avait pas des métastases qui se redéployaient, donc la vie ne tient pas à grand-chose..."
Une vie passée dans la peur et dans la colère. En septembre dernier, la cour d'appel de Paris a décidé d'annuler les mises en examen pour homicides et blessures involontaires de neuf décideurs, des industriels, des scientifiques et des hauts fonctionnaires.
"Je n'arrive pas à comprendre. Ce qui compte c'est de savoir qu'on a été exposé, que notre vie a été mise en danger. Est-ce que c'est important de savoir la date ? Je ne pense pas. La période, ça suffit. J'ai été exposé pendant 30 ans. Tous ceux qui m'ont exposé pendant trente ans doivent passer devant la justice et rendre des comptes."
20 ans après l'interdiction de l'amiante, Pascal garde espoir. Celui de voir les responsables de ce scandale enfin condamnés au pénal.
Un reportage de Benjamin Glaise pour Sud Radio