Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé lundi qu'il allait lancer en mai et en juin deux appels d'offres pour construire 3.000 places de prison dans des structures modulaires, destinées aux détenus en semi-liberté ou condamnés à de courtes peines.
"J'ai fait le choix de lancer deux appels d'offres, l'un pour la fin du mois de mai, l'autre pour le début du mois de juin", pour construire "3.000 places de prison supplémentaires en quelques mois", a déclaré le garde des Sceaux à l'issue d'une visite d'un site de production du constructeur Bouygues à Crépy-en-Valois, dans l'Oise.
Le premier appel d'offres concernera des prisons de semi-liberté, où les détenus passent la nuit et sortent la journée pour travailler, suivre une formation ou un enseignement. Le deuxième aura pour but de construire des prisons pour les personnes condamnées à de courtes peines, a-t-il précisé.
"Ce sont de vraies prisons, mais construites dans des usines comme l'ont fait nos amis anglais, comme l'ont fait nos amis allemands, qui nous permettent de gagner énormément de temps mais aussi d'argent", a souligné le ministre qui s'est rendu en Grande-Bretagne et en Allemagne ces dernières semaines pour y visiter des prisons de ce type.
Le premier site qui accueillera une telle structure "sera à Troyes dans l'Aube", avec une prison de 50 places.
"Une quinzaine de sites" seront dédiés aux prisons de semi-liberté, et une dizaine d'autres pour les prisons de courtes peines.
La France enchaîne, de mois en mois, les records de surpopulation carcérale: au 1er mars, 82.152 personnes étaient détenues dans les prisons françaises, pour un total de 62.539 places opérationnelles. Plus de 4.850 détenus dormaient sur un matelas à même le sol.
Si la densité globale était de 131,7% au 1er mars, elle s'est établie à 159,9% en maison d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines.
AFP / Crépy-en-Valois (France) (AFP) / © 2025 AFP