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Deux semaines après l'évacuation, de nombreux migrants de Paris de retour dans la rue

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Deux semaines après l’évacuation de trois campements de migrants à Paris, de nombreux migrants sont aujourd’hui de retour à la case départ.

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Le 30 mai dernier, les forces de l’ordre délogeaient au petit matin près de 2000 migrants de trois campements de fortune installés à Paris ou ses environs : le camp du Millénaire, celui du Canal Saint-Martin et celui de la Porte des Poissonniers. Mis à l’abri dans des centres d’hébergement d’urgence, des gymnases ou sous des tentes dans le bois de Boulogne, nombre d’entre eux sont aujourd’hui de retour à la case départ, ces centres fermant au bout de deux semaines.

"Au lieu d’avoir disparu, les camps ont été dispersés", remarque Alix Geoffroy, coordinatrice de l’association Utopia à Paris. Dans ces centres d’urgences, "il y a un premier accès aux soins, puis un examen de la situation administrative, et en fonction de la situation de chacun, soit une réorientation en centre d’hébergement, soit un futur un peu plus incertain pour ceux qui ne répondent pas aux critères de l’État", déplore-t-elle au micro de Sud Radio.

"Dès qu’il y a une couverture, on leur demande de partir"

Lisa, elle, travaille à 100 mètres du lieu de distribution de nourriture aux environs de la porte de la Chapelle (nord de Paris). Pour elle, l’évacuation récente des campements n’a pas changé grand-chose. "Pendant deux ou trois jours il n’y a personne, et d’un seul coup on voit les gens revenir. Ça n’a pas d’impact !", assure-t-elle, malgré les quelque 35 évacuations réalisées par les forces de l’ordre ces dernières années.

Pour Alix Geoffroy, ce retour à la rue s’effectue dans des conditions encore plus difficiles qu’avant l’évacuation. "Dans le camp, il y avait une vie qui s’organisait, des points d’eau à proximité, des toilettes même si c’était insuffisant par rapport au nombre de personnes. Maintenant, ils ne peuvent même plus avoir de tentes. Dès qu’ils s’installent, ils seront virés. Dès qu’il y a une couverture ou un point d’installation, on va leur demander de partir… Quand on leur demande où est-ce qu’ils ont dormi la nuit précédente, eux-mêmes ne peuvent pas répondre ! Ils disent avoir été trois heures sous ce pont-là, deux heures dans le métro, etc. Ils sont encore plus précipités dans l’errance et l’instabilité", explique-t-elle.

Un reportage d’Adeline Tavet

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