L'histoire pourrait presque prêter à sourire s'il n'y avait pas derrière des souffrances humaines. Deux ukrainiennes qui ont fui la guerre dans leur pays ont voulu trouver refuge en France cette semaine. Si le périple jusqu'à Paris a été sans heurts, c'est dans la capitale française que tout a failli mal finir. Pourquoi ? Roch Cheraud, maire de Saint-Viaud dans la Loire-Atlantique nous a raconté sur Sud Radio ce périple fou.
"À ce moment là, c'était la panique"
"On a une administré d'origine ukrainienne qui a voulu faire venir sa famille à Saint-Viaud, explique le maire. C'est une famille qui vit dans la région de Kiev. Son fils est resté dans la capitale ukrainienne puisqu'il a 26 ans. Mais sa femme est partie avec une amie. Elles ont réussi à quitter Kiev péniblement, ont traversé pratiquement toute l'Ukraine pour ensuite rentrer en Pologne, à prendre un bus qui les a emmenés de Pologne jusqu'à Paris. À Paris, ils ont voulu prendre le Flexibus pour les emmener ensuite à Nantes comme prévu. Mais, à partir de là, le chauffeur leur a demandé un test PCR".
"À ce moment là, c'était la panique, poursuit-il. Déjà car elles ne maitrisent pas parfaitement le français et aussi car elles ne connaissent pas du tout Paris. La chance qu'elles ont eu c'est qu'elles avaient des amis ukrainiens sur Paris. Elles ont donc pu être hébergées le soir même et passer leur test PCR. Ce jeudi matin, elles ont essayé de renégocier et changer le billet de bus pour rentrer à Nantes". Elles pourront donc rejoindre leur amie dans la ville de Saint-Viaud, près de Nantes.
"C'est là que l'on voit les limites des bonnes intentions"
Mais "c'est là que l'on voit les limites des bonnes intentions, regrette Roch Cheraud. Aujourd'hui, ces familles suivent pourtant le circuit normal. Elles ont le droit de rentrer, de voyager mais je pense que c'est un des éléments qui n'a pas été pris en compte. On nous dit que les trains vont être gratuits pour les Ukrainiens mais si on ne leur dit pas où faire leur test PCR, ils ne le sauront jamais. C'est dans les détails que le diable se trouve", conclu l'élu.
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