Il y a dix ans, le terroriste Mohamed Merah s’en prenait aux parents et enfants de l'école juive Ozar Hatorah, à Toulouse. Ses attaques feront sept morts et deux blessés graves.
"Un besoin de mettre en lumière ce qui s’est passé"
Jonathan Chetrit, ancien élève de l'école juive Ozar Hatorah, est l’auteur du livre Toulouse 19 mars 2012, l'attentat de l'école Ozar Hatorah par ceux qui l'ont vécu. Il se trouvait dans l’école ce jour-là. "J’étais présent ce lundi 19 mars quand les coups de feu se sont faits entendre. J’avais réellement besoin de mettre en lumière de qui s’est passé. En 2012, on n'a pas forcément saisi la gravité et l’ampleur de ce qui s’est passé. Je voulais donner la parole aux victimes, directes et indirectes."
Certains anciens élèves se retrouvent-ils encore dix ans après ? "C’est toujours difficile d’en parler, mais c’est plus facile entre élèves ayant vécu cette journée ensemble. Il n’y a pas de règle, on en parle entre nous. Nous avons la légitimité de pouvoir en parler sans prendre de précautions particulières."
Des élèves d'Ozar Hatorah témoignent dix ans après l'attentat@JoChetrit, témoin de l’attentat et auteur de "Toulouse 19 mars 2012, l'attentat de l'école Ozar Hatorah par ceux qui l'ont vécu" : 🗣"J'avais besoin de donner la parole aux victimes"
📺https://t.co/ZLI63DOvgq pic.twitter.com/ONYHlHbwBi
— Sud Radio (@SudRadio) March 11, 2022
"Un rien me ramène au 19 mars"
Des images lui reviennent-elles encore régulièrement de ce matin d’horreur qu’il a vécu ? "Malheureusement oui, un rien me ramène au 19 mars. Une petite fille blonde, un scooter dans la rue. Indirectement, des images douloureuses reviennent. Il faut vivre avec. Je retourne très souvent à l’école. Beaucoup de gens ne le comprennent pas. Mais j’étais alors élève en terminale, les cours ont dû reprendre. Nous sommes revenus très vite sur les lieux. Cela fait partie de la reconstruction."
Tous les attentats islamistes l’ont replongé dans cette horreur. "À chaque fois que la France a été plongée dans ces cauchemars d’une façon ou d’une autre, cela me ramène au 19 mars. Je compatis avec les victimes peut-être mieux que d’autres personnes n’étant pas passées par là." Sera-t-il à Toulouse pour la commémoration avec le président de la République ? "Oui, chaque année, je me déplace à Toulouse. Cela me tient à cœur que des cérémonies soient organisées, plus encore pour les dix ans."
Retrouvez "Sud Radio vous explique" chaque jour à 7h40 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger et Cécile de Ménibus.
Cliquez ici pour écouter “Sud Radio vous explique”