Reportage d'Yves Pulici pour Sud Radio
Don du sang : "C'est la première fois que je vois autant de salariés qui s'en vont"
Les salariés des collectes de don du sang se sentent oubliés comme Leslie, agent d’accueil à Bobigny. Elle constate une dégradation de l’ambiance à son travail : "ça va faire 12 ans que je suis là, c'est la première fois que je vois autant de personnes qui s'en vont, qui en ont marre et qui préfèrent aller voir ailleurs..." s'attriste-t-elle.
Elle même a hésité à démissionner vu le manque de reconnaissance. "J'adore mon métier, j'adore ce que je fais et le but, mais je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve". Pour changer les choses, Leslie est en grève mais travaille quand même. Elle a l'impression qu'on lui a enlevé son droit de grève : "Ce sont des assignations pour avoir le maximum de personnes qui travaillent et pour essayer d'étouffer un peu la grève" regrette-t-elle.
"Il y a énormément de collectes qui sont annulées"
Les grévistes, les syndicats se sentent invisibles et craignent le pire : ne plus prélever assez de sang pour ceux qui en ont besoin. "On a déjà des difficultés de recrutement souligne Catherine Hernandez, déléguée syndicale CFDT en Île-de-France. Si en plus on met à mal les salariés qui sont là, ils vont partir également !"
"On veut que la réglementation du droit du travail soit respectée ajoute-t-elle, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle. Certains salariés sont planifiés 44 heures, qui n'ont pas leurs jours de repos, qui sont appelés pendant leurs congés pour venir travailler. Ils travaillent aussi en sous-effectif, car si les gens partent, il manque tant de postes. Il y a également énormément de collectes qui sont annulées, ça réduit le potentiel de don"alerte-t-elle.
300 postes ne sont pas pourvus dans les établissements français du sang.
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