Le ministre de la santé, Olivier Véran, a déclaré qu’en décembre et en janvier, les pharmaciens pourraient ouvrir le dimanche pour vacciner contre le Covid. Mais on ne leur livre plus de doses de Pfizer, uniquement du Moderna.
"Nous assurons déjà les vaccinations six jours sur sept"
Est-ce bien pris par les pharmaciens ? Vont-ils ouvrir le dimanche ? "Depuis maintenant deux ans, les officines connaissent bien la résilience, estime Lionel Varachaud, pharmacien, responsable de l'Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO) de Dordogne. Nous travaillons dans des conditions dantesques. Nous sommes des professionnels de santé responsables."
Pour autant, "nous assumons complètement notre rôle, nous sommes heureux d’aider la population française dans ces moments difficiles, explique ce pharmacien installé depuis des années en zone rurale. Mais nous assurons déjà les vaccinations six jours sur sept. C’est énorme. Nos officines sont de petites entreprises. Des dizaines d’appels, des plannings à gérer tous les jours… Revenir en plus le dimanche, cela risque d’être impossible."
"C’est toujours dans l’urgence"
Pour quelle raison ? "La pharmacie d’officine a rendu d’énormes services depuis deux ans, rappelle le responsable de l'USPO de Dordogne. Les équipes sont fatiguées. Il n’y a que moi qui vaccine. Si je veux faire venir un salarié, on nous offre un bol de soupe. En effet, le gouvernement propose une majoration de cinq euros par vaccination. Combien rapporte-t-elle d’ordinaire ? C’est 7,90 euros, précise Lionel Varachaud. Si cela se passe bien, cela prend un quart d’heure entre l’acte et la surveillance. 5 euros par quart d’heure, cela fait 20 euros de l’heure : ce n’est pas assez pour payer un salarié."
A-t-il l’impression que tout cela a été mal préparé, pas assez anticipé ? "C’est toujours dans l’urgence, confirme ce pharmacien. On sait faire depuis deux ans, mais trop, c’est trop. En plus, on ne nous fournit plus les outils. 99% des patients veulent du Pfizer et non du Moderna. Depuis hier, on ne nous livre plus. Nous avons des carnets de prise de rendez-vous plein avec des patients qui veulent du Pfizer. Je ne vais pas les vacciner avec du Moderna à leur insu, c’est impossible. On va encore devoir convaincre les gens, ce n’est pas facile. Les patients ne veulent pas le Moderna, cela va être très compliqué. Le patient refusant le Moderna, il va partir à la poubelle. Si nous n’avons pas les vaccins, nous ne pourrons pas vacciner."
Lionel Varachaud, pharmacien, responsable de l'Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO) de Dordogne, était l’invité de Patrick Roger le 10 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h10.
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