La crise sanitaire du Covid-19 menace-elle également la prise en charge du cancer ?
"Un retard qui augmente le risque de ne pas guérir"
"En fait, nous avons observé et mesuré un retard de la prise en charge des nouveaux diagnostics, des patients qui ne se savaient pas encore porteurs d’un cancer, explique le professeur Jean-Yves Blay, président d’Unicancer, fédération qui réunit les vingt centres de lutte contre le cancer. Ils ont consulté moins fréquemment pendant le premier confinement, de mars à juillet, durée de l’étude que nous avons conduite."
"Les patients atteints de cancer ont consulté comme d’habitude ; ce sont les nouveaux diagnostics qui sont en retard." Avec quelles conséquences ? "Cela peut entraîner un changement de prise en charge, car la maladie sera plus avancée et plus difficile à traiter. Cela a été confirmé par un certain nombre d’études : un retard de quelques semaines de prise en charge augmente le risque de ne pas guérir de la maladie."
"Tous les types de cancer sont concernés"
"Sur la base de chiffres que nous avons observés, on pourrait craindre un excès de patients à décéder dans les années à venir, estime le professeur Jean-Yves Blay. Les estimations iraient de 1.000 à 6.000 patients par rapport à un contexte de non pandémie. Tous les types de cancer sont concernés."
Y avait-il eu un ralentissement des opérations, ou est-on revenu à une situation normale ? "Les pouvoirs publics ont donné des instructions claires sur la poursuite de la prise en charge des malades. Pour autant, la charge dans certains hôpitaux est telle que certaines opérations non urgentes ont du être repoussées ou remplacées par autre chose." Le Covid-19 peut-il par ailleurs engendrer l’apparition de nouveaux types de cancer ? "Non, pour l’instant, il n’y a pas encore de données relatives à cette question."
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