Trois chefs de gouvernement européen apportent leur soutien à Emmanuel Macron et appellent à voter pour lui.
Il ne manque que le Pape, le secrétaire général de l’ONU et on attend un signe de Dieu. Après la quasi-totalité de la classe politique et médiatique française, la Fédération nationale de la chasse, le MEDEF, une foultitude d’artistes et de sportifs, Nicolas Sarkozy et le Parti communiste, les Premiers ministres portugais et espagnol et le chancelier allemand se joignent au chœur des vierges macronistes. Ils signent une tribune dans Le Monde appelant les citoyens français à voter pour le candidat démocrate contre «une candidate d’extrême droite qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie». Bref, ils nous invitent à choisir le Bien contre le Mal. Et puisque le mal a un visage, ils dénoncent la poutinisation des esprits lepénistes. Je cite : «les populistes et l’extrême droite dans tous nos pays ont fait de Vladimir Poutine un modèle idéologique et politique. Ils ont copié ses attaques contre les minorités et la diversité. Ils partagent son rêve d’une nation uniforme. Nous ne devons pas l’oublier, même si ces politiciens tentent aujourd’hui de prendre leurs distances avec l’agresseur russe.» Que les populistes prospèrent parce que les peuples veulent rester des peuples avec leurs mœurs et leur culture ne vient pas à l’idée de nos grandes consciences gouvernementales.
On peut comprendre qu’ils ne tiennent pas à la victoire de Marine Le Pen qui veut réformer l’UE…
Oui, qu’ils préfèrent Macron est logique. Aucun scandale. Le scandale c’est qu’ils le disent ouvertement et nous enjoignent de voter pour lui. Mais de quoi je me mêle ? Imaginez le charivari si Victor Orban appelait à voter Marine Le Pen. Il s’agit tout simplement d’une ingérence méfait généralement attribué à Poutine. De Gaulle aurait convoqué leurs ambassadeurs pour moins que ça. Ça s’appelait la souveraineté.
Ce qui est très significatif, c'est que personne ne s’émeut. Nous ne sommes plus vraiment indépendants. Et on ne sauve même plus les apparences. Notre politique étrangère doit obtenir l’assentiment de nos principaux partenaires européens, lesquels entendent bien rester arrimés à l’Amérique et à l’OTAN. Le temps où Villepin s’opposait à l’Amérique, au Conseil de Sécurité c’est la préhistoire. Aussi, la suppression du Corps diplomatique n’a pas suscité la moindre réaction. On voit mal à quoi serviraient des diplomates quand on n’a plus de diplomatie.