Les scandales continuent de se multiplier dans les Ehpad : après Orpea, c’est au tour du groupe Korian d’essuyer des critiques. Cependant, il existe aussi l’aide à domicile pour les personnes âgées. Un collectif des professionnels de l'aide et du soin à domicile se lance pour peser sur la Présidentielle 2022.
Plus que l'Ehpad, privilégier les soins à domicile
"Depuis une trentaine d’années, il y a toujours eu des services d’aide et de soins à domicile qui font comme ils peuvent avec les moyens du bord, explique Dafna Mouchenik, auxiliaire de vie et directrice de LogiVitae (service d’auxiliaires de vie et maintien à domicile à Paris). Les prestations ont été revalorisées mais bien en deçà de la réalité." Résultat : "elles ont eu l’effet pervers de nous faire intervenir moins auprès des personnes. Les enveloppes sont restées constantes. Mais nous avons perdu 7 heures dans le mois pour les personnes les plus dépendantes."
Ainsi, "il y a un vrai sujet, estime-t-elle. Le projet du collectif est de permettre aux Français de choisir, de pouvoir décider où ils vont vivre et vieillir jusqu’au bout de la vie. Aujourd’hui, les politiques sociales de notre pays ne le permettent pas. Pour les situations les plus complexes, soit ils ont une ou deux heures par jour de passage, soit ils vont dans un Ehpad."
🗣@Dafna_Mouchenik lance un collectif des professionnels de l'aide et du soin à domicile et demande aux pouvoirs publics d'augmenter leurs subventions ⬇️
"On n'a pas assez de personnel, ils ne sont pas assez formés, rémunérés, les conditions de travail sont compliqués" pic.twitter.com/BOfozTX9Vo
— Sud Radio (@SudRadio) February 7, 2022
Seulement 3 milliards d'euros pour l'aide à domicile
Aujourd'hui, on constate que bon nombre de personnes âgées préfèrent rester chez elles. Et "On les comprend très bien, estime Dafna Mouchenik. On dit qu’on va prendre le virage domiciliaire, mais en réalité, on ne le prend pas. Plus de 10 milliards sont accordées aux Ehpad et on le comprend très bien au regard de la fragilité des personnes. Mais il n’y a que 3 milliards pour accompagner au domicile des personnes tout aussi fragiles. Elle a trois fois plus de population à soutenir. Les professionnels du grand âge sont épuisés."
Mais "Je pense que la ministre est déjà convaincue, juge la directrice de LogiVitae. On n’a jamais obtenu autant même si c’est trop peu. Aujourd’hui, nous n’avons pas assez de professionnels, pas assez formés ni rémunérés. Les conditions de travail sont compliquées. Selon elle, "il faut revoir cela pour attirer du monde dans ce métier qui est indispensable à la nation."
Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger et Cécile de Ménibus.
Cliquez ici pour écouter "C'est à la une"