Reportage à Toulouse de Christine Bouillot pour Sud Radio
Ehpad : "Payer plus de 2.500 euros par mois et réaliser qu'ils mangeaient pour 5 euros, ce n'est pas possible !"
Alexandra Bernard se souvient très bien de cet appel des gendarmes en pleine nuit, pour l’informer du décès de sa grand-mère adorée. Geneviève, 95 ans, venait de succomber à une intoxication alimentaire dans l'Ehpad La Chêneraie à Lherm. "On m'a appelée un lundi à 1h du matin en me demandant de venir vite, raconte Alexandra. En allumant la télévision, j'ai vu que c'était un scénario catastrophe mais à ce moment-là, on ne comprend pas ce qu'il se passe..."
3 ans après, l’enquête a démontré des dysfonctionnements sur fond d’économie. On est en plein coeur des sujets d'aujourd'hui. Les conseils des familles de victimes ont soulevé un manque d'hygiène. "Ce n'est pas possible d'entendre ça dans un établissement de standing. Payer plus de 2.500 euros par mois et réaliser qu'ils mangeaient pour 5 euros, ce n'est pas possible !"
"Il faut que l'État prenne ses responsabilités"
Aujourd'hui, l’enquête piétine. Conséquence : Alexandra ne peut pas toujours pas incinérer le corps de sa grand-mère, "ce qui étaient ses dernières volontés". 3 ans après sa mort, son corps doit rester à la disposition de la justice. "Il faut qu'on nous dise à nous, familles de victimes, ce qu'il s'est passé le 31 mars à 18h pour le repas et bien avant. On s'est aperçu que depuis 2013, il y avait des failles et des manquements dans cet Ehpad du Lherm. Il y a une chape de plomb qui existe, il faut lever les barrières".
Pour elle, "c'est le système dans sa globalité qui ne va pas. On arrive au bout de ce système lucratif, il va falloir le revoir. Il faut que l'État prenne ses responsabilités". Le collectif des familles du Lherm espèrent rapidement un procès pour pouvoir faire leur deuil.
Aurélie
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