Reportage de Clément Bargain devant la résidence "Les Bords de Seine" de Neuilly-sur-Seine, où des actes de maltraitance sont rapportés.
Ehpad Orpéa : "On oublie de lui donner son plateau repas de temps en temps"
Un Ehpad de luxe aux airs d’hôtel 5 étoiles : de 6 à 12.000 euros par mois la chambre de cette maison de retraite... Et pourtant dans cette résidence Orpéa de Neuilly sur Seine, des résidents seraient maltraités. Michelle qui rend visite à une amie âgée de 99 ans confirme des actes de négligence. "La personne qui vient la laver lui lave juste les bras !, dénonce-t-elle. On oublie de lui donner son plateau de temps en temps". Elle précise que son amie est forte, elle réclame mais, contrariée, elle ne peut plus le manger.
Michelle se rend dans cet Ehpad deux fois par semaine. Elle constate que le manque de personnel est récurrent, avec parfois même "le docteur qui donne les médicaments". Nadine, qui a longtemps rendu visite à une résidente de cet Ehpad, n’est pas vraiment surprise par ces révélations. "Ils montrent le bling-bling mais l'humain, il n'y a pas !" Des accusations que les employés rencontrés démentent fermement. "Après 4 mois de service, je n'ai pas vu tout ce qu'on dit. Ça se passe super bien !", assure une employée.
"Il faudrait qu'il y ait une inspection qui soit totalement indépendante"
Pour Michèle Delaunay, médecin cancérologue, ex-députée socialiste de la Gironde et ancienne ministre déléguée aux personnes âgées et à l'autonomie, il faudrait davantage surveiller les Ehpad. Pour elle, "il faudrait qu'il y ait une inspection qui soit totalement indépendante. Qu'elle se rende dans les Ehpad à titre de contrôle. Deux institutions peuvent contrôler un Ehpad, le département et l'ARS, rappelle-t-elle. Mais en réalité, ils ne sont pas totalement indépendants parce que c'est eux qui donnent les crédits, regrette Michèle Delaunay. Elle souhaiterait la présence "d'un conseil d'éthique qui s'ajoute à cela".
Par ailleurs, "il devrait y avoir des critères de niveaux dans les Ehpad, ajoute Michèle Delaunay. Qu'on ne puisse pas accepter qu'un Ehpad à 10.000 euros ne remplisse pas des critères très exigeants. Un Ehpad qui ose avoir des prix de ce niveau devrait avoir des prestations de même niveau. Pour que l'argent ne soit pas utilisé que pour le profit".
Le groupe Orpéa indique réfléchir à des poursuites judiciaires contre le livre du journaliste Victor Castanet.
Aurélie
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