Reportage de Mathilde Jullien pour Sud Radio
"On ne peut pas trop compter sur les importations, car tout le monde est dans la même situation en Europe"
En France, l’électricité vient majoritairement du nucléaire. Mais avec la crise sanitaire, il y a du retard dans la maintenance des centrales. Selon Jacques Percebois, spécialiste en énergie, en cas de pic de consommation à cause d’un grand froid, les réacteurs en marche ne pourront pas produire suffisamment d'électricité. "Dans un contexte où il y a pas mal de nucléaires à l'arrêt, parce qu'il y a eu du confinement qui a empêché de faire les opérations de maintenance ou de rechargement des réacteurs, si on a 12 ou 13 réacteurs à l'arrêt, il peut y avoir une insuffisance de production", prévient-il.
"S'il fait très froid, qu'il n'y pas de soleil et pas de vent, les renouvelables ne peuvent pas prendre le relai ! Et on ne peut pas trop compter sur les importations, car tout le monde est dans la même situation en Europe", précise-t-il. Quand il fait froid à Paris, il fait froid à Berlin et ailleurs !"
"Fessenheim ne sera pas remplacée par des renouvelables mais par une centrale fossile"
Avec une trop faible production éolienne et la récente fermeture de Fessenheim, la France n’a plus assez de marge pour fournir de l’électricité constamment, explique l’ingénieur Maxence Cordiez. "Fermer Fessenheim fragilise l'approvisionnement électrique français et européen. En plus, ça va émettre plus de gaz à effet de serre que si elle avait été maintenue, elle ne sera pas remplacée par des renouvelables mais par une centrale fossile, gaz ou charbon", souligne-t-il.
S’il fait entre 2°C et 7°C sur plusieurs jours, la France pourrait connaître des difficultés d’approvisionnement. Il faudra alors demander aux industriels de baisser leur consommation et en dernier recours, il pourrait y avoir des coupures d’électricité.
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