"La loi mobilité vise à permettre à tous ces Français dépendants de la voiture, d'avoir d'autres solutions"
Élisabeth Borne, ministre chargée des Transports, défend actuellement sa loi mobilité qui est au Sénat. Le mouvement des Gilets Jaunes a soulevé le problème de la hausse des prix de l'essence : le prix du diesel est supérieur à celui de l'essence dans une station sur cinq. Que pouvons-nous faire pour limiter cette hausse ? "C'est la preuve qu'être dépendant du cours des hydrocarbures est une vraie difficulté, c'est pour ça que la loi mobilité vise à permettre à tous ces Français qui sont dépendants de la voiture, d'avoir d'autres solutions. Il ne s'agit pas d'un problème de taxes mais d'un cours du baril qui évolue. Dans les écarts entre le diesel et l'essence, c'est aussi une question de demande sur le diesel.
Ça doit nous conformer dans l'idée qu'il faut proposer d'autres solutions, notamment remettre en état le réseau ferré. Je n'ai jamais dit qu'il fallait fermer les petites lignes. C'est insupportable d'avoir à la fois des lignes à grande vitesse qui rapprochent Bordeaux de Paris et, dans le même temps, on met quasiment autant de temps pour faire les 40 km qui nous séparent de Bordeaux. C'est tout le sens de ce que je porte : investir plus dans les transports du quotidien, proposer des solutions alternatives et accompagner les Français pour qu'ils achètent des voitures qui consomment moins." Il est prévu, pour les investissements, plus de 13 milliards d'euros : "Ça fait quatre milliards de plus que dans le précédent quinquennat et c'est surtout une réorientation sur les transports du quotidien".
Vignette poids lourds : "C'est une piste légitime mais il n'y a pas de décision prise à ce stade"
Les sénateurs disent qu'il n'y a pas de financement : "Pour 2019, on a un budget voté il y a quelques semaines, en augmentation de 10% par rapport à l'an dernier et on a un débat à avoir sur les ressources à dégager à partir de 2020. Je veux prendre en compte les conclusions du grand débat".
Pour le financement, est-ce qu'une vignette poids lourds, pour les transporteurs étrangers, serait la bonne idée ? "Beaucoup de Français ne comprennent pas pourquoi il y a des files de poids lourds qui font le plein au Luxembourg, en Belgique, qui traversent notre pays et refont le plein en Espagne, qui usent notre chaussée et ne participent pas à l'entretien des infrastructures. C'est une proposition qui est sur la table, c'est une piste légitime mais il n'y a pas de décision prise, à ce stade."
"Le forfait mobilité jusqu'à 400 euros sans charges sociales et sans fiscalité, pourrait être plus systématique"
L'accent est mis sur le covoiturage : "Le covoiturage est une bonne solution. Il y a un sentiment d'injustice : dans les grandes villes, avec des transports en commun, l'employeur rembourse 50% de l'abonnement. Quand on est dans une zone sans transports en commun, on est doublement pénalisé : non seulement on doit prendre la voiture mais en plus, l'employeur n'accompagne pas. On propose dans la loi un forfait mobilité jusqu'à 400 euros sans charges sociales et sans fiscalité, aujourd'hui facultatif. On discute avec les partenaires sociaux pour voir comment il pourrait être plus systématique, pour une aide de l'employeur y compris quand il n'y a pas de transports en commun".
Concernant la limitation à 80 km/h, "c'est aussi un sujet du débat avec les sénateurs. On a toujours dit qu'il y aurait une évaluation de cette mesure début 2020. On a des demandes d'avoir des possibilités d'adapter localement, expérimenter par département, on verra comment donner plus de souplesse au niveau local".
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