Plus d’un Français sur deux ne s’est pas déplacé, dimanche, pour le premier tour des élections législatives. Un record.
La Nupes est en tête mais cela signifie que trois quarts des Français qui ont voté ne sont pas de gauche. Le premier parti se sont les abstentionnistes. Les députés sont élus par moins de 50 % des Français. Les explications les plus courantes tiennent à la crise du système politique, voire la crise de régime, l'mpuissance des élus qui ont abdiqué pour l’Union européenne, les marchés etc. La Panne institutionnelle aussi à cause du quinquennat et de l'inversion des calendriers, du mode de scrutin majoritaire qui peut réduire à la portion congrue des partis qui représentent 20 à 30 % des électeurs. Enfin, citons le non cumul des mandats qui amènent des députés hors-sol. Tout ça a une part de vrai.
Mais pourquoi ces explications ne vous satisfont pas ?
Elles imputent toute la responsabilité aux gouvernants et exonèrent les gouvernés. Il y aurait un peuple merveilleux et des élites incapables. Comme si nous, les électeurs, n’avions aucune responsabilité.
Il y a une détestation des politiques injuste: "ils ne pensent qu’à eux, s’en mettent plein les poches etc" Franchement, s’ils ne pensaient qu’à eux et voulaient gagner de l’argent ils feraient autre chose. La politique est un métier de chien, vous le feriez vous ? Moi pas. La plupart des gens ne perdraient pas une matinée pour aller tracter sur un marché.
Et surtout, les gens s'n foutent ! Comme l’écrivait Christophe de Voogdt dans le Figaro, nous roulons sur les trottoirs, conduisons sans permis, fraudons les impôts. Les parents engueulent les profs qui sanctionnent leurs enfants et s’indignent de la crise de l’autorité à l’école. Bref, nous ne ne pensons qu’à nous. Nous fulminons parce que nos idées sont disqualifiées et disqualifions les gens qui ne pensent pas comme nous. Il y a de l'individualisme à tous les étages. Beaucoup de gens ne votent pas parce que cela ne va pas changer leur vie directement. Comme s’ils n’étaient plus citoyens mais des consommateurs. Et beaucoup d’autres votent seulement pour leurs intérêts.
Certes, notre classe politique a des défauts. Mais nous les électeurs nous ne sommes pas des anges. Alors arrêtons de nous prendre pour des victimes. Nous sommes un peuple. Nos convictions doivent parfois passer avant nos intérêts.