Le collège Elsa Triolet de Saint-Denis interdit les claquettes-chaussettes et les élèves protestent…La réaction d'Élisabeth Lévy.
Je serais pour les interdire partout dans l’espace public. D’accord, je blague, on ne peut pas imposer l’élégance par la loi. Mais j’ai le droit de penser que le laisser-aller vestimentaire généralisé contribue à l’enlaidissement du monde et de nos rues. On s’habille partout comme chez soi, le confort ayant détrôné l’élégance. Comme si l’apparence qu’on offre à ses contemporains n’avait pas la moindre importance.
Peu me chaut que Kylian Mbappé porte ces claquettes-chaussettes raison de leur popularité. Puisqu’il parait qu’il est un modèle j’aimerais qu’il donne un meilleur exemple. Parce que c’est laid et que c’est une proclamation d’avachissement. C'est conçu pour la plage ou pour trainer chez soi, pas pour la ville.
Oui, on en a vu dans des défilés de mode. So chic de porter des chaussures en plastique bon marché avec des robes qui coûtent des milliers d’euros. Il y a quelques années un créateur a fait défiler des mannequins en haillons, en porterez-vous pour aller au bureau ?
Mais les jeunes aiment suivre les modes.
Nous, les adultes, on n’est pas obligés de suivre les jeunes dans tous leurs caprices. S’ils veulent porter des claquettes en soirée, libres à eux. Mais l’école ce n’est pas mac do, on ne vient pas comme on est. On ne vient pas avec ses habitudes et ses exigences. NI avec ses origines. On a interdit le voile islamique interdit qui s’étend aux djellabas et tenues islamiques. Beaucoup d’établissements bannissent les shorts et les nombrils à l’air. (j’ajouterais volontiers les joggings). Tout simplement parce que certaines choses ne se font pas. Le problème, c’est que ce ne soit plus spontané. Si je portais une tenue trop voyante/dévêtue pour aller à l’école, on m’envoyait me rhabiller. Sans règlement intérieur. Faut-il préciser qu’on ne va pas en classe en pyjama ?
Le vêtement est un message, il parle aux autres. On ne dit pas tout ce qui nous passe par la tête, a fortiori quand on est un élève. Les collégiens d’Elsa Triolet trouvent qu’il y a trop de règles. S’ils comprennent que la vie en société impose des règles, l’école leur aura au moins appris quelque chose.