Gauche des allocs" : Élisabeth Lévy revient sur la polémique lancée par Fabien Roussel à travers un tweet de l’eurodéputée écologiste Karima Delli.
Entre la gauche du travail et celle des allocs, Delli a choisi. Après la sortie de Fabien Rousse, elle a publié ce tweet: «En colère, on insulte mes parents, 9ème de 13 enfants, s’ils n’avaient pas eu d’allocs, ils n’auraient pas pu nous vêtir, nous nourrir, nous soigner! Fabien, occupe toi des rentiers, de ceux qui s’enrichissent en dormant, et arrête de taper sur ceux qui essaient de s’en sortir».
Cela n'a pas fait réagir que moi. Il y a eu beaucoup de tweets, dont celui d’Amine el Katmi: «La solidarité nationale n’a pas à assumer le coût financier de 13 enfants. Ce choix, aussi respectable soit-il, doit être assumé par les parents. Pas d’allocations familiales à partir du 4ème enfant.»
Et quelle est votre position?
Je suis parfaitement d’accord avec Amine el Khatmi. Delli considère les aides sociales comme un dû. Elle ne comprend pas que ses concitoyens n’ont pas la moindre envie de financer une telle famille, d’autant plus que, même avec de l’argent, élever 13 enfants est une gajeure.
Elle dénonce les rentiers mais il y a aussi des rentiers des allocs. Cela m’a rappelé un livre de Christiane Rochefort qui m’avait frappée adolescente: "Les petits-enfants du siècle" parlait d’une famille ouvrière où on faisait des enfants pour toucher les allocs, chaque naissance correspondait à un nouvel appareil ménager. Et ne me parlez pas de racisme c’était une famille de souche.
Attention, je ne dis nullement que c’est le cas des parents de Karima Delli. Mais les allocations familiales doivent aider les parents pas se substituer à eux. On ne voit pas pourquoi les employeurs paieraient des charges pour permettre à certains d’avoir 13 gosses, un effectif assez éloigné de la norme anthropologique française. Certes, les gens sont libres d’avoir autant d’enfants qu’ils le veulent mais c’est à eux de subvenir à leurs besoins. Question de bon sens et de décence. On ne devrait pas avoir à inscrire une limite dans la loi, même s’il faudra peut-être le faire. Sinon, pourquoi s’arrêter aux enfants ? L’état n’a qu’à payer mon loyer !
Finalement, Delli s’est tiré une balle dans le pied. Voulait critiquer Roussel, a prouvé qu’il avait totalement raison.